Dans l’hémicycle vibrant d’un souffle nouveau, un frisson a parcouru le Togo. Ce jour-là, ce n’est pas seulement une réforme qui a été proclamée. C’est un pays entier qui a décidé de se tenir debout, d’ouvrir un nouveau chapitre, d’écrire une République plus proche, plus équitable et résolument tournée vers l’avenir.
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Dans une solennité qui donnait la mesure du moment, le président du Conseil a dressé les fondations de la Ve République, désormais pleinement parlementaire. Devant les présidents des institutions, le gouvernement, les diplomates, les autorités locales et traditionnelles, il a rappelé que cette mutation est bien plus qu’une évolution technique.
Un tournant institutionnel historique pour le Togo
Le Togo a fait un choix clair : bâtir une démocratie apaisée, équilibrée, moderne, où la politique de la Nation se décide désormais dans l’arène parlementaire. Un modèle fondé sur la responsabilité collective, la transparence et l’écoute.
Le nouveau régime appelle un Parlement actif : acteur stratégique, moteur du débat démocratique, vigie républicaine, partenaire de l’exécutif. L’opposition gagne un rôle plus influenceur, non plus cantonné à la critique mais invité au dialogue, à la proposition, au compromis.
L’exécutif, lui, doit désormais rendre davantage de comptes, justifier ses choix, expliquer ses décisions, renforcer la proximité avec les citoyens et tisser un lien plus profond avec les réalités locales.
Ce changement n’est pas symbolique : il redéfinit l’équilibre des pouvoirs, impose une culture politique plus ouverte et replace la population au centre de la gouvernance.
Une justice plus humaine et plus forte
Dans cette dynamique de modernisation institutionnelle, le président du Conseil a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités humaines et structurelles des juridictions afin qu’elles puissent pleinement jouer leur rôle. Une justice efficace, a-t-il rappelé, est une justice qui inspire confiance, protège les droits fondamentaux, garantit la prévisibilité des décisions et offre un cadre juridique stable, indispensable à l’investissement, à l’entrepreneuriat et au développement économique du pays.
C’est dans cet esprit qu’il a instruit le ministre de la Justice d’élaborer des mesures de grâce fondées sur l’équité et la justice, notamment pour les détenus purgeant de longues peines, ceux condamnés pour des délits mineurs, les personnes âgées, en fin de peine ou gravement malades. Toutefois, il a tenu à lever toute ambiguïté : il ne s’agit nullement de laxisme. Les réformes engagées excluent strictement les crimes de sang et les atteintes graves à l’intégrité physique ou à la vie.
Elles répondent plutôt à un impératif d’humanité et au respect des engagements internationaux du Togo, avec une exigence claire : faire de nos établissements pénitentiaires des lieux préservant la dignité humaine et favorisant la réinsertion de ceux appelés à retrouver la liberté.
La Ve République est en marche au Togo. À présent, c’est au Parlement, à la justice et à l’exécutif d’en faire un véritable contrat national, où chaque décision rappelle que la force d’un État se mesure d’abord à la dignité qu’il garantit à chacun.







