À Atakpamé, la lumière revient pour les oubliés de la vue. Depuis le lundi 19 mai, le Centre Hospitalier Régional de la ville aux sept collines(CHR) vibre au rythme d’une noble mission. Il s’agit d’une campagne de dépistage et de chirurgie gratuite de la cataracte.

Lancée par le ministère de la Santé, avec le soutien décisif de la Banque islamique de développement (BID), une campagne de dépistage et d’opération gratuite de la cataracte est en cours dans la région des Plateaux. Elle cible plus précisément les préfectures de l’Amou, de l’Akébou, de Kloto et de l’Ogou.

Une initiative salutaire pour les populations éloignées

Dans un pays où l’accès aux soins spécialisés demeure un luxe pour des milliers de personnes, cette opération apparaît comme un souffle d’espoir. L’objectif est de consulter et opérer gratuitement 151 patients souffrant de cataracte, dans le cadre du Projet national de lutte contre la cécité, piloté par le Programme national de la santé oculaire (PNSO).

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« Cette approche intégrée permet de garantir des soins de qualité aux populations les plus vulnérables, souvent éloignées des structures spécialisées », explique Dr Bamazi Paowa, directeur du CHR d’Atakpamé. Un message fort qui souligne la volonté des autorités sanitaires de ne laisser personne sur le bord de la route.

Une prise en charge complète et humaine à Atakpamé

Pendant cinq jours, les bénéficiaires ne recevront pas seulement un traitement, mais un véritable accompagnement médical et humain : consultations, interventions chirurgicales, distribution gratuite de médicaments et suivi post-opératoire sont assurés dans un esprit de bienveillance et de professionnalisme.

Cette opération s’inscrit dans la continuité d’une dynamique déjà amorcée. Après les régions Maritime et des Savanes, les Plateaux deviennent la troisième étape de cette campagne nationale itinérante.

L’engagement du Togo contre la cécité n’est pas nouveau. En 2022, l’Opération Zéro Cataracte avait déjà marqué les esprits, touchant 10.000 patients dans les cinq régions du pays. Un exploit médical et logistique qui avait reçu les éloges d’organismes de santé à l’échelle continentale.

Donner la vue, c’est redonner une vie

Ce que cette campagne accomplit va bien au-delà de l’acte médical. Elle rend à des femmes et des hommes la possibilité de travailler, de voir leurs enfants, de retrouver leur autonomie. La cataracte, souvent perçue comme une fatalité liée à l’âge ou aux conditions de vie précaires, devient ici un combat collectif gagné grâce à la solidarité, la science et la volonté politique.

Dans les couloirs du CHR d’Atakpamé, entre larmes de joie et sourires timides, une certitude émerge : la lumière n’est pas un luxe, c’est un droit. Et à Atakpamé, ce droit est en train d’être rétabli.