Accueil SOCIÉTÉ Sous-secteur semencier à Kara : Femmes et jeunes face aux défis et...

Sous-secteur semencier à Kara : Femmes et jeunes face aux défis et opportunités

61
0
Sous-secteur semencier à Kara : Femmes et jeunes face aux défis et opportunités

Le dynamisme du sous-secteur semencier dans la région de Kara au Togo est en plein essor, avec les femmes et les jeunes jouant un rôle central. Après une tournée régionale de sensibilisation financée par le programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest, des perspectives prometteuses se profilent.

Du 27 au 28 Juillet 2023, cette initiative a ciblé 180 groupements de femmes et jeunes à Atakpamé et Kara. Son objectif était d’informer sur la réglementation semencière de la CEDEAO et de présenter les opportunités d’emploi dans le sous-secteur semencier. Des témoignages édifiants ont été partagés, mettant en lumière les expériences des producteurs semenciers.

Défis et opportunités à Kara

Le sous-secteur semencier dans la Kara fait face à des défis importants à relever. Selon M. Anadi Boyodjéba, Directeur Régional de l’agriculture et de l’élevage à Kara, « premièrement, il faut amener aux producteurs des produits commerciaux à consommer, les semences, et deuxièmement, pouvoir produire en quantité et en qualité pour couvrir les besoins. »

Pour CHRISTOPHE BEGUEZIM, président de l’ONG CADI Afrique, il est essentiel de sensibiliser, car de nombreux producteurs hésitent à utiliser les semences, ne comprennent pas leur valeur. Une sensibilisation, basée sur les résultats et les témoignages de ceux qui ont déjà utilisé les semences, favorisera le bon fonctionnement du marché semencier.

Ainsi, le marché des semences présente des défis, notamment la nécessité de changer les mentalités des producteurs de produits consommables. Cependant, le potentiel du marché, l’accompagnement gouvernemental, et les initiatives offrent des opportunités significatives. M. Anadi Boyodjéba souligne ceci.

« Comme opportunités, on peut citer le marché potentiel, l’accompagnement du gouvernement dans les formations, sur les aspects financiers l’accès du crédit, et la mise en œuvre des semences de base, par exemple, la ferme semencière de SOTOUBOUA, ainsi que la recherche de l’ITRA qui s’investit pour produire des semences de base, de qualité et les mettre à disposition. »

Lire aussi: Kara/ ATBEF : Clôture du projet d’éducation sexuelle complète pour les jeunes handicapés

SAMA Essohanam, semencier à Pya-Kara, sur la zone d’aménagement agricole planifié (ZAAP) de Pya, avance des perspectives. Les défis initiaux, surmontés grâce aux partenaires, montrent l’impact positif des initiatives telles que le FSRP (programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest).

La réglementation semencière est vue comme une opportunité pour garantir des produits de qualité et mettre fin à la vente illicite. « Au démarrage, nous avons eu des défis, nous avons fait face à beaucoup de difficultés. Premièrement, les conditions dans lesquelles l’on devrait produire ces semences. Il a fallu que nous respections ces conditions pour pouvoir produire les bonnes semences. Ces conditions ne sont rien d’autre que l’isolement, voir l’inspecteur, supprimer les plants qui ont été attaqués par certaines maladies. Ça a été des difficultés pour nous », a t’il affirmé.

Il poursuit en ces termes. « L’insuffisance de la main-d’œuvre a été également un défi, il n’y avait pas assez de moyens pour mécaniser le processus des récoltes. Nous avons pu les surmonter, ces difficultés, par l’encouragement de nos partenaires qui nous ont montré les différentes techniques à adopter, surtout en l’absence de moyens pour avoir l’équipement, » indique-t-il.

Aussi ajoute t’il: « La réglementation semencière nous permettra de commercialiser facilement nos produits dans la sous-région. Cela nous permettra également de pouvoir identifier les semenciers en question et de mettre fin à la vente illicite des semences non conseillées. Cette réglementation va permettre aussi à tous les semenciers de suivre la règle et de produire de bonnes semences, » a-t-il ajouté.

Témoignages

PIESSOU Kafui, distributrice à Kara, partage son engagement pour la production de semences de qualité : « Le domaine de semence est un domaine rentable c’est pourquoi je me suis lancé là-dedans. S’il y a des formations qui iront dans nos intérêts, ce sera un plaisir de les suivre, » a-t-elle confié.

CHRISTOPHE BEGUEZIM témoigne du rôle capital des femmes et jeunes à l’ONG : « Les femmes et les jeunes jouent un grand rôle chez nous, la majorité c’est eux qui produisent le plus. Les femmes s’occupent des semis et des récoltes, et puis du sarclage, » a-t-il indiqué.

La vision à long terme pour le sous-secteur semencier à Kara
Pour le Directeur Régional de l’agriculture, « La vision, c’est de faire en sorte que les producteurs des produits consommables puissent consommer les semences, produire en quantité et en qualité, mettre à leur disposition et s’organiser en un réseau fort ».

SAMA Essohanam se projette dans l’avenir et s’exprime en ces termes. « Je vois déjà l’avenir de la production semencière à Kara, très positif, parce qu’avec le projet du FSRP, si c’est effectif, ce sera très positif sur l’employabilité des jeunes, on ne va plus dépendre des semences de l’extérieur, il y aura le rendement et tout ira bien. »

Il est important de rappeler que l’agriculture est un secteur clé du tissu économique du Togo, contribuant significativement à la production de la richesse nationale. Selon le rapport du gouvernement, « sur la période de la dernière décennie, le pays a connu une croissance agricole passant de 3,95% en 2010 à 7,7% en 2017, soit en moyenne 5,8% par an, ce qui reste assez proche de la cible annuelle fixée à 6% au moins dans le cadre du NEPAD. » « La contribution du secteur à la croissance du PIB est en moyenne de 1,68 point, soit 29% du taux de croissance totale avec un apport global de 40% en moyenne. »

Le sous-secteur semencier à Kara émerge comme un moteur économique, où femmes et jeunes définissent une nouvelle dynamique. Avec la sensibilisation, les défis sont surmontables, ouvrant la voie à un avenir prometteur avec une production locale de semences de qualité et des opportunités économiques durables.En dépassant les barrières initiales, la région de Kara se positionne comme une force motrice dans la transformation du sous-secteur semencier. Le potentiel des femmes et des jeunes dans ce domaine offre une lueur d’espoir pour une croissance durable, soutenue par des initiatives et des partenariats prometteurs.

Plaki SIMLIWA

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici