Il a tout connu. Et il revient là où on ne l’attendait plus. Alaixys Romao, l’un des visages les plus respectés du football togolais, s’offre un ultime défi : poser ses valises à Six-Fours, modeste club de National 3 (cinquième division française). Un choix qui pourrait surprendre les néophytes, mais qui en dit long sur la philosophie d’un homme qui n’a jamais triché avec le football.
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Révélé à Grenoble, solidifié à Lorient, confirmé à l’Olympique de Marseille, passé par Reims et Guingamp, le milieu défensif a sillonné la Ligue 1 avec une constance exemplaire. Sa réputation ? Celle d’un joueur de devoir, taiseux mais respecté, qui n’a jamais ménagé ses efforts. À Marseille, entre 2013 et 2016, il a porté les couleurs phocéennes dans des matchs brûlants, dont les soirées magiques de Ligue des Champions.
Avec le Togo, Romao a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire des Éperviers. Présent au Mondial 2006, cadre des CAN successives, il a toujours répondu à l’appel du drapeau, symbole d’une fidélité rare dans le football moderne.
De l’Olympiakos à la National 3 : Alaixys Romao fait un grand choix
Après quatre ans en Grèce — à l’Olympiakos d’abord, puis à Ionikos et Kallithea —, Romao aurait pu tranquillement ranger les crampons. Mais l’appel du terrain a été plus fort. À 41 ans, il choisit de rallier Six-Fours, club amateur au grand cœur. Le club salue « un professionnel humble et expérimenté» prêt à jouer un rôle clé au sein du vestiaire.
Au-delà de l’aspect sportif, c’est une belle histoire humaine. Celle d’un vétéran qui refuse de trahir ses valeurs, préférant la passion du jeu à la lumière des projecteurs. Six-Fours, de son côté, réalise un joli coup, attirant dans ses rangs un joueur au CV long comme le bras.
Dans un football où l’égo et l’argent font souvent la loi, Romao reste un exemple. Humilité, travail, rigueur : des vertus qui devraient inspirer bien des jeunes, au Togo comme en France. Son parcours prouve qu’on peut être une star sans jamais se prendre pour une star. À Six-Fours, la légende continue. Et le football, le vrai, s’en porte mieux.