Entre promesses technologiques et attentes des consommateurs, le paysage de l’internet mobile au Togo est en pleine mutation. Deux acteurs dominent le marché. Il s’agit de Moov Africa Togo (MAT) et YAS (groupe Axian), qui détiennent respectivement 39 % et 61 % des parts de marché.
Mais derrière cette répartition chiffrée se cache une bataille plus stratégique. Celle de la qualité d’expérience utilisateur (QoE), révélée par une étude r de l’ARCEP, en partenariat avec nPerf, le leader mondial du crowdsourcing.
MAT devance YAS pour la deuxième année consécutive au Togo
Le rapport 2024 confirme une domination technique de MAT, qui conserve sa première place avec un score global de 64 865 points, contre 62 148 points pour YAS. Si les deux opérateurs s’illustrent par des performances solides sur certains indicateurs comme le débit descendant 4G (38,4 Mb/s pour YAS et 34,01 Mb/s pour MAT) et le streaming vidéo YouTube (plus de 83 % de fluidité), d’autres aspects restent clairement à parfaire.
La navigation web et le débit montant constituent les talons d’Achille du secteur : moins de 58 % de performance en navigation pour MAT et un score encore plus bas pour YAS. En matière de débit montant, la faiblesse est encore plus frappante : seulement 13,15 Mb/s pour MAT et 8,91 Mb/s pour YAS, une performance insuffisante à l’heure où les usages cloud et les partages de contenus explosent.
Peuvent mieux faire
Sur la scène continentale, les deux géants du Togo font bonne figure. MAT se hisse à la 8ᵉ place en Afrique pour l’internet mobile, et YAS à la 12ᵉ. En matière de 4G, le Togo se distingue encore davantage, avec MAT au 3ᵉ rang africain et YAS au 6ᵉ sur un total de 55 opérateurs évalués.
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Dans l’espace UEMOA, c’est une montée en puissance pour le pays. MAT est 1er en 4G et 2e en internet mobile global, tandis que YAS se classe 3e en 4G et 4e sur l’ensemble des indicateurs. Un signal fort que le Togo est en train de devenir une référence régionale, mais sans se reposer sur ses lauriers.
Un appel à une amélioration continue
L’Autorité de régulation salue ces avancées notables mais reste lucide : « La qualité d’expérience est encore loin des standards internationaux, notamment sur la navigation et les débits montants », peut-on lire dans le rapport. En clair, l’heure n’est pas au triomphalisme, mais à la mobilisation. Le message est limpide : il faut poursuivre les investissements, innover davantage et répondre aux attentes croissantes d’un public ultra-connecté.
Dans un contexte où le digital devient l’ossature de l’économie, de l’éducation et de la communication, améliorer l’expérience utilisateur sur mobile n’est plus une option, c’est une nécessité stratégique. Le Togo a les cartes en main : deux opérateurs solides, une 4G dynamique, et une volonté affirmée des régulateurs. Il reste à transformer ces acquis en leadership continental durable, sans oublier que l’internaute togolais mérite, lui aussi, un internet rapide, fluide et accessible en tout lieu.
