Au Togo, une nouvelle page de la gouvernance publique semble s’ouvrir. Jeudi 11 décembre 2025, Lomé a accueilli un atelier majeur dédié à un mal longtemps considéré comme endémique. Il s’agit bien de la corruption. Cette rencontre, initiée conjointement par le Comité de concertation État–Secteur privé (CCESP) et la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), marque un tournant dans la volonté politique et économique d’assainir durablement les pratiques publiques comme privées.
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Placée sous le thème « Secteurs public et privé, ensemble pour la lutte contre la corruption au Togo », cette session de travail a réuni près de 70 participants : hauts cadres de l’administration, responsables d’entreprises, experts en gouvernance et institutions de contrôle. L’ouverture officielle a été assurée par le ministre des Finances et du Budget, Georges Essowoè Barcola, symbole fort d’un engagement gouvernemental au plus haut niveau.
Des solutions réalistes en vue au Togo
Dans son allocution, le ministre Barcola a rappelé que la corruption n’est pas un simple délit : « Elle fragilise l’économie, affaiblit l’État, détruit la confiance et décourage l’investissement. Cet atelier doit nous permettre de réfléchir en profondeur sur ses causes, ses conséquences et surtout les solutions réalistes à mettre en œuvre ». Un message sans détour, qui traduit une volonté ferme de changer les pratiques et d’aligner le Togo sur les standards internationaux de transparence.
Au-delà des discours, l’atelier se veut résolument opérationnel. Les échanges devront déboucher sur des recommandations concrètes, destinées à enrichir la feuille de route de la HAPLUCIA et du Secrétariat exécutif du CCESP. Il s’agit, selon les organisateurs, d’identifier des mécanismes efficaces de prévention, de contrôle et de sanction, tout en améliorant l’intégrité dans les transactions publiques et privées.
Ce rapprochement inédit entre l’État et le secteur privé traduit une prise de conscience collective : la corruption n’est pas
seulement une affaire de gouvernance, mais une menace directe pour la compétitivité économique, la justice sociale et l’attractivité du pays. Les entreprises demandent plus de transparence, les citoyens réclament plus d’équité, et les partenaires internationaux exigent plus de rigueur. Le Togo ne peut plus esquiver ce défi.
Si les recommandations annoncées sont appliquées, le Togo pourrait franchir un cap historique. Celui d’une gouvernance enfin libérée des pratiques nocives qui freinent son développement.







