Le 13 janvier 1963 est une date incontournable dans l’histoire du Togo. Ce jour-là, le pays a connu un événement tragique qui allait marquer à jamais son destin. Il s’agit de l’assassinat de Sylvanus Olympio, premier président de la République togolaise. Alors âgé de 62 ans, ce leader, artisan de l’indépendance du pays en 1960, fut brutalement abattu devant l’ambassade des États-Unis à Lomé.

Cet assassinat, considéré comme le premier coup d’État militaire en Afrique post-coloniale, a bouleversé l’équilibre politique naissant du Togo et a ouvert la voie à une longue période d’instabilité. Aussi, il est considéré comme jour de libération nationale par la prise de pouvoir de Gnassingbé Eyadema avec des festivités gigantesques.

Suppression des festivités du 13 janvier: Nostalgie ou décision salutaire?

Célébrée à l’époque par un grand défilé, la journée du 13 Janvier d’habitude fériée, chômée et payée ne l’est plus depuis l’année 2014. Certains togolais restent nostalgiques.  » C’était de belles journées au temps du Général Eyadema », a déclaré Edmond, couturier à Agoè.

Audrey, jeune entrepreneur s’exprime en ces termes. « Le Togo n’avait pas besoin de célébrer une telle date. Dans ce sens, la décision prise est judicieuse. D’abord, il était essentiel de mettre fin à une commémoration qui rappelait une page sombre de notre histoire : l’assassinat du premier président démocratiquement élu, Sylvanus Olympio. Ensuite, cette célébration avait pour effet de diviser davantage les Togolais, en ravivant des tensions historiques. »

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Il poursuit en ces termes. « En supprimant cette date, le gouvernement a permis d’apaiser ces divisions et de mettre fin à une approche qui créait, symboliquement, deux catégories de citoyens au sein de la même nation. Selon moi, cette suppression est une avancée, sans conséquences négatives sur le plan sociopolitique. »

Pour le jeune étudiant Alexis, c’est une décision salutaire des dirigeants togolais.  » C’est une très bonne décision. Elle met en avant l’unité des citoyens togolais ».

La suppression des festivités du 13 janvier marque bien plus qu’un simple choix politique. Elle traduit une volonté de tourner la page sur un passé complexe et douloureux. Si certains regrettent la nostalgie des célébrations d’antan, d’autres y voient une opportunité de réconcilier une nation encore divisée par les cicatrices de son histoire. Car au-delà des dates et des symboles, c’est l’unité des Togolais qui reste le véritable enjeu d’un avenir apaisé et prospère.