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[REPORTAGE] Oignons au marché Kara-Ville : les coulisses des prix et bienfaits de leur consommation

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[REPORTAGE] Oignons au marché Kara-Ville : les coulisses des prix et bienfaits de leur consommation

Symboles discrets mais cruciaux de nos cuisines, les oignons façonnent le quotidien culinaire des togolais. Toutefois, comme des énigmes, les prix fluctuent au gré des saisons et des aléas du marché. Mais derrière ce jeu de l’offre et de la demande se cachent des histoires fascinantes et des bienfaits méconnus.

Dans cet univers dynamique, des vendeurs passionnés du marché Kara-Ville nous révèlent les coulisses et les secrets des oignons, cet aliment essentiel de la cuisine qui transcende les saisons et les frontières.

Oignon : prix, variations, marché

Évoquant la variation des prix au fil des saisons, Atchaya Mazalo, une ancienne du marché depuis 2012 n’a pas hésité à partager avec nous les subtilités de ce commerce. Selon elle, le commerce des oignons dépend surtout des caprices du temps et des frontières.

« Le mois de février-mars, l’oignon est moins cher ; avril-mai, ceux qui veulent stocker commencent par stocker ; en juin, ça commence à être cher, et en septembre, l’oignon devient très cher. Octobre, c’est pire ! En novembre, ceux qui ont fait un jardin commencent à les sortir un à un. Il y a des moments où, c’est à Dapaong, nous achetons, mais actuellement, nous les achetons à Malanville, frontière entre le Bénin et le Niger », a-t-elle expliqué.

[REPORTAGE] Oignons au marché Kara-Ville : les coulisses des prix et bienfaits de leur consommation Et cela n’est pas sans conséquence sur le prix de ces oignons sur le marché. « Il y a des clients qui viennent dans les moments où l’oignon est cher, ils nous disent ‘’ c’est trop cher, tu m’as mis peu, augmente-moi un peu ! ‘’ C’est là que nous commençons par les expliquer que cela ne dépend pas de nous».

Elle poursuit en ces termes « Pour dire vrai, si tu n’as pas de courage, tu ne peux pas faire le marché des oignons. Il y a les problèmes de stockage, dans les moments de mars comme ça, on peut revenir ici et retrouver nos oignons pourris et on n’y peut rien », indique-t-elle.

Les oignons, un ingrédient riche

Pour Amdia Kouya, aidant sa mère vendeuse d’oignons, cet ingrédient polyvalent détient d’énormes vertus. « Je pense que c’est bien de consommer les oignons, dans n’importe quel repas. Dans presque toutes les sauces, nous mettons toujours de l’oignon. Des fois, même on n’a pas besoin du cube ; avec les petits poissons et beaucoup d’oignon, c’est déjà une bonne sauce. Dans les sauces comme « enougbagba », je pense que l’oignon est indispensable, » a-t-elle souligné.

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D’après N’Libi David, le maestro de la décharge des oignons dans ce marché, cette denrée a un impact sur la gastronomie locale.

« La salade, par exemple, s’il n’y a pas d’oignon, ce n’est pas de la salade. Les sauces de gombo frais, les sauces comme « fion-fion », tomate, tout ça, il faut de l’oignon. C’est moi qui coordonne ici au marché Kara-ville spécialement pour la décharge des oignons des camions qui viennent », a-t-il indiqué.

L’oignon à travers les âges : De la civilisation à nos assiettes

Il faut souligner que l’oignon, compagnon de l’humanité depuis l’antiquité, occupe une place spéciale dans l’histoire des civilisations. Cultivé depuis plus de 5000 ans, ce bulbe a laissé des traces de sa présence dès la Mésopotamie, traversant l’Egypte antique, la Grèce, l’Empire romain, pour finalement conquérir l’ensemble de l’Europe et du monde.

Symbole de sagesse dans la Chine ancienne, l’oignon a toujours été bien plus qu’un simple légume. Si l’ancêtre sauvage de l’oignon demeure inconnu, son rôle dans la culture et la nutrition humaines est bien établi.

Consommé intensément par quasiment toutes les civilisations, parfois même considéré comme un objet sacré, l’oignon a laissé son empreinte dans d’innombrables adages et expressions populaires.

L’oignon était déjà au menu des Egyptiens dès le IVe millénaire avant Jésus-Christ. Son aire de culture s’étend du Nigeria à la Finlande dans l’hémisphère Nord. Un voyage à travers les siècles et les continents qui attestent de sa polyvalence et de son importance culturelle.

Au-delà de son rôle historique, l’oignon se distingue également sur le plan nutritionnel. Source de manganèse, il agit comme cofacteur de plusieurs enzymes, facilitant divers processus métaboliques et contribuant à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.

Il est également riche en vitamine B6, essentielle au métabolisme des protéines et des acides gras, à la production de neurotransmetteurs, et au bon fonctionnement du système immunitaire.

Enfin, l’oignon ne se contente pas d’enrichir nos plats en saveurs, il apporte également sa contribution sous la forme de vitamine C. Outre ses propriétés anti oxydantes, la vitamine C favorise la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives, tout en protégeant contre les infections et en accélérant la cicatrisation.

Ainsi, de l’antiquité à nos assiettes contemporaines, l’oignon demeure un acteur incontournable, témoignant de la richesse culturelle et nutritionnelle qu’il apporte à l’humanité.

Plaki SIMLIWA

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