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BCEAO: Refuser un billet usé est illégal

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BCEAO: Refuser un billet usé est illégal

Quand l’argent circule, la confiance ne doit jamais s’effriter. Dans les marchés animés de Lomé, les rues commerçantes ou les étals, une scène devient de plus en plus familière : un client tend un billet froissé, usé par le temps, et le commerçant le repousse d’un geste sec. Refus net. Malaise immédiat. Colère parfois. Pourtant, ce refus est contraire à la loi.

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Face à cette dérive silencieuse mais préoccupante, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sort de sa réserve et tranche avec fermeté.

La BCEAO clarifie 

Dans un communiqué officiel, la BCEAO indique avoir été informée, par voie de presse, de comportements consistant à refuser des billets et pièces de monnaie usés. Une pratique qui, bien que répandue, n’a aucune base légale.

La BCEAO rappelle sans ambiguïté que tous les billets et pièces de monnaie émis par elle ont cours légal et pouvoir libératoire sur l’ensemble du territoire des huit États membres de l’UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Autrement dit, un billet usé reste un billet valable tant qu’il est identifiable et authentique.

Refuser un billet : un acte illégal aux lourdes conséquences

Refuser un billet ou une pièce en circulation officielle, c’est porter atteinte à la confiance monétaire, socle fondamental de toute économie moderne. La BCEAO le rappelle implicitement : nul n’a le droit de choisir la “qualité esthétique” de la monnaie qu’il accepte.

La réalité est simple : dans les économies ouest-africaines, l’argent liquide reste roi. Les billets changent de mains des dizaines de fois par jour, passent par la pluie, la chaleur, la sueur, la poussière. L’usure est donc naturelle.

La BCEAO, consciente de cette réalité, a mis en place des mécanismes de retrait et de remplacement des billets détériorés, via les banques commerciales. Mais ce processus ne doit jamais pénaliser le citoyen ordinaire.

Refuser un billet usé, ce n’est pas un simple geste commercial. C’est un acte qui fragilise la cohésion économique régionale. La BCEAO l’a rappelé avec autorité : la monnaie de l’UEMOA n’a qu’une seule valeur, et elle est la même pour tous. Froissée ou neuve, elle doit circuler librement.

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