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Attaque de Cabinda: 15 ans après, une blessure toujours ouverte pour les togolais

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Attaque de Cabinda: 15 ans après, une blessure toujours ouverte pour les togolais

Il y a 15 ans, le 8 janvier 2010, le football togolais vivait l’un des drames les plus sombres de son histoire. Ce jour-là, à Cabinda, en Angola, l’équipe nationale togolaise devenait la cible d’une attaque tragique, marquant à jamais les esprits. Aujourd’hui, nous honorons la mémoire des disparus et revenons sur cet événement qui a bouleversé le monde du sport.

Alors que le Togo s’apprêtait à participer à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2010), l’équipe nationale et son staff traversaient la région de Cabinda, une enclave angolaise en proie à des tensions séparatistes. Leur bus fut soudainement pris pour cible par des assaillants lourdement armés, revendiquant leur appartenance au Front de Libération de l’État de Cabinda (FLEC).

Attaque de Cabinda, un choc pour le monde du football

Cette embuscade violente, qui aurait dû être une simple étape vers une compétition sportive, s’est transformée en cauchemar. Les balles fusèrent, semant chaos et désolation. Bilan : trois morts, dont l’entraîneur adjoint Amelete Abalo et le chargé de communication Stan Ocloo, ainsi que plusieurs blessés, parmi lesquels des joueurs traumatisés à vie.

L’attaque de Cabinda a suscité une onde de choc mondiale. Jamais, dans l’histoire du football, une équipe nationale n’avait été la cible d’une telle violence. Ce drame a remis en question les conditions de sécurité des compétitions internationales, notamment dans des zones instables.

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La Confédération Africaine de Football (CAF) fut critiquée pour son manque d’anticipation, alors même que des avertissements sur l’instabilité de Cabinda avaient été émis. Le Togo, profondément marqué, décida de se retirer de la compétition, un choix contesté à l’époque mais compréhensible face à l’ampleur du traumatisme.

L’héritage du drame de Cabinda : entre deuil et résilience

Quinze ans plus tard, le souvenir de Cabinda reste vivace. Le football togolais, bien que fragilisé par cet événement, a fait preuve de résilience. Les joueurs de l’époque, comme Emmanuel Adebayor, ont pris la parole pour dénoncer l’insécurité et demander plus de protection pour les sportifs.

Mais au-delà du sport, ce drame a mis en lumière les enjeux politiques et sociaux de l’Afrique, où le football, souvent vu comme un facteur d’unité, peut aussi se retrouver pris dans des conflits.

En ce jour anniversaire, nos pensées vont aux familles des victimes, à celles de Feux Amelete Abalo et Stan Ocloo, dont la disparition brutale a laissé un vide immense. Nous n’oublions pas non plus les joueurs et membres du staff, survivants de cette tragédie, qui portent encore en eux les cicatrices de cette journée funeste.

Les hommages fusent de partout. Que ce soit les journalistes, les passionnés de sport, tous ont une pensée vers les victimes de cette terrible attaque. Il faut noter qu’une messe a été dite en l’honneur des illustres disparus en la paroisse Marie Mère du Rédempteur d’Adidogomé.

Le drame de Cabinda dépasse le cadre du football. Il est une leçon sur la fragilité de la vie et sur la nécessité de protéger les acteurs du sport, mais aussi un appel à la paix dans des régions encore marquées par des conflits. Quinze ans après, le souvenir doit rester vivant, non pas pour entretenir la douleur, mais pour honorer ceux qui sont tombés et rappeler au monde l’importance de la solidarité humaine.

Charbel SOSSOUVI

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