Nous avons tous appris le décès de Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, archevêque métropolitain de Lomé, ce dimanche 04 août 2024 en la fête de St Jean-Marie Vianney, modèle et patron de tous les prêtres. Ce dernier est décédé des suites d’un cancer à l’hôpital de référence Dogta-Lafiè à Lomé.
Une grosse perte pour l’église catholique et pour le Togo. Mgr Barrigah s’est imposé comme un phare de foi et de sagesse. Son parcours illustre un engagement inébranlable et une dévotion profonde à l’Église. Découvrons ensemble l’histoire inspirante de cet homme dont l’héritage spirituel continuera de briller à travers les générations.
Mgr Barrigah, un togolais au parcours unique
Mgr Barrigah voit le jour à Ouagadougou au Burkina Faso, mais c’est au Togo que sa famille retourne en 1966, marquant le début de son aventure spirituelle et éducative. Après sa première communion et sa confirmation en 1972 à la Paroisse Immaculée Conception de Nyékonakpoè, il entame ses études primaires à l’École Catholique de Nyékonakpoè de 1967 à 1974.
De 1974 à 1981, il poursuit sa formation au Petit Séminaire Saint Pie X d’Agoènyivé, avant d’intégrer le Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah au Bénin, où il étudie la philosophie et la théologie de 1981 à 1987. Cette période intense de formation culmine le 8 août 1987, avec son ordination presbytérale à la Cathédrale Sainte Trinité d’Atakpamé des mains de Mgr Robert-Casimir Tonyui Dosseh-Anyron.
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Après son ordination, Mgr Barrigah sert comme vicaire paroissial à la Cathédrale de Lomé de 1987 à 1988. Il poursuit ensuite des études de théologie dogmatique à l’Institut Catholique d’Abidjan (1988-1990), d’exégèse au Biblicum à Rome (1990-1993), et de droit canonique et diplomatie à l’Université Urbanienne et l’Académie Pontificale à Rome (1993-1997).
Son parcours diplomatique commence en 1997 comme secrétaire de la Nonciature au Rwanda, puis au Salvador (2000-2003), et en Côte d’Ivoire où il devient conseiller de la Nonciature (2003-2007). Son expertise le mène ensuite en Israël comme conseiller de la Nonciature Apostolique (2007-2008). C’est de là qu’il a été nommé evêque du diocèse d’Atakpamé en remplacement Feu Mgr Julien KOUTO. Il faut noter que Mgr Nicodème Barrigah a également dirigé la Commission Vérité Justice et Réconciliation au niveau politique.
Le 9 mars 2008, Mgr Barrigah est ordonné évêque d’Atakpamé, marquant un tournant majeur dans sa carrière ecclésiastique. Il devenait ainsi le quatrième évêque de la région écclésiastique d’Atakpamé après Mgr Bernard Ogouki Atakpa, Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro et Mgr Julien Mawulé Kouto. Son dévouement et ses compétences le mènent à présider la Commission Episcopale Nationale Justice & Paix, et à prendre en charge l’apostolat des laïcs au sein de la Conférence des Évêques du Togo.
En novembre 2019, il est nommé Archevêque de Lomé, succédant ainsi à Mgr Denis Amouzou-Dzapkah. Il prend possession canonique de l’archidiocèse le 11 janvier 2020, à la Cathédrale Sacré-Cœur de Jésus de Lomé, renforçant ainsi son rôle de leader spirituel dans la région.
Polyglotte, Mgr Barrigah parle couramment le français, l’anglais et l’italien. Outre ses talents linguistiques, il est également un chanteur accompli avec plusieurs albums à son actif. Ce qui démontre sa capacité à toucher les cœurs par la parole et la musique. Ses chansons comme « Ma Vie c’est le Christ » et d’autres tubes qu’il a composé resteront à jamais dans les cœurs des fidèles catholiques qui l’ont tant admiré.
Mgr Nicodème Barrigah-Benissan laisse derrière lui un héritage spirituel inestimable. Son parcours, marqué par un dévouement exceptionnel à l’Église et une volonté indéfectible de servir les autres, continuera d’inspirer les générations futures. Que sa mémoire soit une bénédiction et que son exemple continue de guider nos pas vers une foi plus profonde et une vie plus enrichie par l’amour et la compassion. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous rappeler des valeurs qu’il a incarnées et œuvrer pour perpétuer son héritage dans notre quotidien.
Charbel SOSSOUVI