Au Togo, un visage bien connu de la scène politique togolaise a fait son retour sur le devant de la scène : Komi Sélom Klassou. Élu à l’unanimité des 109 députés, l’ancien Premier ministre devient le 15ᵉ président de l’Assemblée nationale. Il succède ainsi à Kodjo Sévon-Tépé Adedze, appelé à d’autres fonctions gouvernementales.
Un retour qui sonne comme une évidence pour beaucoup, tant l’homme incarne l’expérience, la loyauté et la maîtrise des arcanes institutionnelles.
Sélom Klassou, un intellectuel au service de l’État
Né le 10 février 1960 à Notsé, dans la préfecture de Haho, Komi Sélom Klassou est d’abord un universitaire accompli avant d’être un homme d’État. Titulaire d’une licence, d’une maîtrise et d’un DEA en géographie, spécialité hydroclimatologie, obtenus à l’Université de Bordeaux III en France, il s’impose rapidement dans le monde académique.
Lire aussi: Sélom Klassou élu président de l’Assemblée nationale : l’expérience au service de la République
À son retour au pays, il devient enseignant-chercheur puis maître de conférences à l’Université de Lomé et à celle de Kara. Cet ancrage scientifique et intellectuel marquera profondément son approche de la gouvernance : méthodique, rationnelle et orientée vers le résultat.
Un parcours politique bâti sur la constance
C’est dans les années 1990 que Komi Sélom Klassou fait ses premiers pas en politique. En 1997, il est nommé préfet de Tchaoudjo, avant d’être promu au gouvernement le 8 octobre 2000 comme ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports.
Son ascension se poursuit en 2003 lorsqu’il prend les rênes du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire, où il œuvre à la modernisation du système éducatif. En 2007, il est élu député sous les couleurs du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) et accède à la première vice-présidence de l’Assemblée nationale, fonction qu’il exercera avec rigueur jusqu’en 2015.
Lorsque le président Faure Essozimna Gnassingbé est réélu en avril 2015, le choix de Klassou comme Premier ministre apparaît comme une décision stratégique. Homme d’expérience et d’équilibre, il coordonne la mise en œuvre du Plan national de développement (PND), pilier des politiques économiques du pays.
Son gouvernement met l’accent sur la logistique, l’agriculture, la gouvernance et la croissance inclusive, plaçant le Togo sur la voie d’une transformation structurelle. Après cinq années à la primature, il remet sa démission le 25 septembre 2020, laissant derrière lui l’image d’un dirigeant calme, discret, mais déterminé.
Un retour au cœur du pouvoir législatif
Cinq ans après avoir quitté le gouvernement, Komi Sélom Klassou fait un retour remarqué. Son élection au perchoir de l’Assemblée nationale, le 28 octobre 2025, marque un tournant institutionnel : il devient le premier président de l’Assemblée sous la Cinquième République togolaise.
Cette élection, saluée par l’ensemble de la classe politique, traduit la volonté d’unité et de stabilité au sein du Parlement. Son profil, à la fois académique et politique, laisse présager une gouvernance parlementaire fondée sur la concertation, la discipline et la compétence.
Un symbole d’expérience et de continuité
Komi Sélom Klassou incarne aujourd’hui l’équilibre entre la connaissance et l’action, entre la fidélité aux institutions et la vision pour l’avenir. En accédant au perchoir, il ne se contente pas d’un titre. Il retrouve un rôle clé dans la consolidation de la démocratie togolaise. Son élection vient rappeler qu’en politique, la rigueur intellectuelle et la loyauté finissent toujours par triompher.
Discret dans les mots mais précis dans les actes, Komi Sélom Klassou n’a jamais cherché la lumière, mais celle-ci vient toujours à lui. De l’amphi universitaire aux bancs du gouvernement, et aujourd’hui au perchoir de la République, il incarne le parcours d’un homme patient, fidèle et stratège. Un homme qui a su attendre son heure pour mieux servir la nation.
