À Lomé, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a sorti un communiqué d’alerte ce 7 octobre 2025, dans un climat où la haine verbale et les attaques diffamatoires prolifèrent sur les réseaux sociaux. Un appel solennel à la responsabilité des citoyens et des professionnels des médias.
Les réseaux sociaux, jadis espace d’échange et de débat, deviennent peu à peu le terrain miné de la haine gratuite, des injures publiques et des diffamations sans filtre.
Face à cette dérive, la HAAC — à travers son communiqué N°017/HAAC/P/2025 — tire la sonnette d’alarme. L’institution, présidée par Pitalounani Télou, rappelle que la liberté de la presse, bien que garantie par la Constitution du 6 mai 2024, s’exerce dans le respect des lois et de l’éthique journalistique.
Le rappel est clair. Quiconque produit, partage ou commente un contenu injurieux ou diffamatoire sur les réseaux sociaux s’expose à la rigueur de la loi.
Et cela vaut aussi bien pour les citoyens ordinaires que pour les professionnels des médias.
La HAAC appelle à la rigueur et à la déontologie
Dans son communiqué, la HAAC insiste sur la responsabilité éthique des journalistes : « Les professionnels de l’information ont l’obligation d’informer le public dans le respect des règles déontologiques et éthiques régissant leur profession. »
Ainsi, l’autorité invite à une vérification rigoureuse des faits, à la protection de la vie privée, et à la préservation de la dignité et de l’honneur des citoyens.
Les médias sont appelés à éviter toute diffusion de propos injurieux, outrageants ou incitant à la haine raciale, ethnique ou religieuse.
Ce rappel intervient après la conférence de presse du Procureur de la République près le Tribunal de Lomé, le 3 octobre 2025, qui avait déjà mis en garde contre les contenus haineux et diffamatoires en ligne.
Un espace à reconquérir par la responsabilité
L’avènement du numérique a donné la parole à tous, mais il a aussi ouvert la voie à la désinformation et aux dérapages incontrôlés. Entre fake news, diffamation et injures publiques, la frontière entre liberté d’expression et dérapage devient de plus en plus floue.
La HAAC invite donc à une réappropriation responsable du numérique :
-Vérifier les informations avant toute publication ;
-Éviter les propos attentatoires à la dignité d’autrui ;
-Préserver l’ordre public à travers un usage éthique des réseaux sociaux.
Une manière pour l’institution de redonner du sens au métier de journaliste, trop souvent dénaturé par la course au buzz et à la viralité.
Au-delà du simple avertissement, le message de la HAAC est un appel à l’honneur et à la crédibilité : deux piliers qui fondent le journalisme responsable. Comme le souligne le communiqué, « le respect des lois et des règles éthiques fonde la crédibilité et l’honneur du métier de journaliste ». Un rappel salutaire à l’heure où les réseaux sociaux deviennent parfois des tribunaux publics sans juge ni loi.
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La HAAC ne veut pas censurer, elle veut protéger la démocratie par la qualité de l’information. Parce qu’une presse libre n’est pas une presse sans règles. Et parce que la parole publique, lorsqu’elle blesse, détruit plus qu’elle n’informe.