Les élections municipales au Togo sont reportées. Le jeudi 17 juillet 2025, les Togolais se rendront aux urnes pour élire leurs conseillers municipaux et adjoints au maire, une semaine plus tard que prévu. Une décision qui pourrait sembler technique, mais qui révèle en filigrane les tensions, les compromis et les attentes qui entourent ce scrutin décisif pour la démocratie locale.
C’est sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et après consultation de plusieurs sensibilités politiques, que le Président du Conseil a décidé de décaler les élections municipales initialement prévues le 10 juillet. Officiellement, il s’agit d’un « ajustement du calendrier électoral ».
Début de la campagne au Togo
La campagne électorale se tiendra donc du 1er au 15 juillet, sur l’ensemble du territoire. Deux semaines durant lesquelles les candidats tenteront de séduire un électorat de plus en plus exigeant. Face aux défis quotidiens, les populations attendent plus que des slogans. Elles veulent des solutions concrètes, des engagements réalisables.
La sécurisation du scrutin demeure une priorité. Pour éviter tout conflit d’intérêt ou interférence avec leurs missions le jour J, les forces de l’ordre voteront par anticipation le 14 juillet. Une organisation bien rodée, qui permet à la fois d’assurer la neutralité des opérations de vote et de garantir la paix au Togo.
Pas un conseiller de plus
Alors qu’un décret du 21 mai dernier annonçait une augmentation du nombre de conseillers municipaux à 1667, le gouvernement a finalement décidé de maintenir le chiffre de 1527 élus pour ce cycle électoral. Le ministre de l’administration territoriale, Hodabalo Awate, l’a confirmé : cette hausse n’entrera en vigueur qu’à partir des prochaines municipales.
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Ce statu quo n’est pas anodin. En conservant le nombre initial, l’État évite une reconfiguration territoriale précipitée, mais suscite aussi des débats sur la représentativité réelle des conseils municipaux, notamment dans les communes à forte croissance démographique.
Au-delà des chiffres et des dates, cette élection municipale constitue un test grandeur nature pour la décentralisation au Togo. Depuis la réforme de 2018, les collectivités locales disposent de compétences élargies, mais souffrent encore d’un manque de moyens et de coordination. Le scrutin de 2025 sera donc aussi un référendum silencieux sur l’efficacité du pouvoir local.