Le Togo entre dans une nouvelle séquence politique décisive. Le jeudi 10 juillet 2025, les Togolais sont appelés aux urnes pour élire leurs maires et conseillers municipaux dans les 117 communes du pays. Un scrutin aux enjeux multiples, dans un contexte où la décentralisation continue de redessiner les rapports entre pouvoir central et territoires.

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L’annonce est tombée le 28 avril dernier, via une série de décrets présidentiels. De quoi donner le coup d’envoi d’une campagne électorale qui s’ouvrira officiellement le mardi 24 juin à 00h00, pour s’achever le mardi 08 juillet à 23h59. Autrement dit, deux semaines intenses durant lesquelles partis politiques et candidats indépendants rivaliseront de promesses et de terrain pour séduire les électeurs.

500 millions FCFA pour soutenir la démocratie locale au Togo

Dans une volonté affichée d’équité et de soutien au pluralisme, l’État togolais a prévu une enveloppe de 500 millions FCFA pour le financement public des campagnes. Une somme répartie selon une double clé de lecture. 65 % du fonds seront partagés de façon égale entre tous les candidats ; 35 % restants seront attribués proportionnellement aux suffrages exprimés, à condition d’atteindre au moins 10 % des voix.

Ce mécanisme vise à équilibrer les chances, tout en récompensant le poids réel des forces en présence. Un signal fort en faveur d’une compétition électorale plus saine, à l’heure où la vie municipale devient l’un des piliers de la gouvernance togolaise.

Caution réduite à moitié pour les femmes

Autre mesure phare de ce rendez-vous électoral : le montant du cautionnement, exigé pour valider une candidature, a été fixé à 50.000 FCFA par candidat. Fait notable, les femmes bénéficient d’un tarif réduit, avec une caution plafonnée à 25.000 FCFA. Une incitation claire à accroître la représentativité féminine dans les instances locales, dans un pays où leur présence en politique reste encore marginale.

Ce geste s’inscrit dans une dynamique continentale en faveur de l’inclusion politique des femmes, avec l’objectif de transformer la gouvernance à la base.

Sécurité du vote 

Comme à l’accoutumée, les agents des forces de l’ordre – garants de la sécurité du scrutin – iront aux urnes le lundi 07 juillet, soit 72 heures avant le grand public. Une disposition essentielle pour leur permettre d’assurer, le jour J, le bon déroulement des opérations de vote sur toute l’étendue du territoire.

À noter que début avril, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé à une révision générale des listes électorales. Objectif, assainir les registres, intégrer les nouveaux électeurs, et garantir une élection crédible, inclusive et représentative.

Au-delà des chiffres et des mécanismes, cette élection municipale est un test grandeur nature pour la démocratie togolaise. Les mairies sont devenues, depuis 2019, les véritables carrefours des politiques de développement local. Leur gestion influe directement sur le quotidien des citoyens : voirie, sécurité, assainissement, marchés, écoles… Chaque bulletin glissé dans l’urne pèsera lourd dans le futur des communes.

Le 10 juillet 2025, le Togo votera donc pour sa base, pour sa respiration démocratique, et pour sa capacité à faire émerger une gouvernance de proximité, plus participative, plus humaine.