Il y a vingt ans, un jeune franco-togolais entrait pour la première fois en scène avec la sélection nationale. Ce 17 août 2005, en amical face au Maroc, il offrait une passe décisive et révélait déjà sa hargne de compétiteur. Vingt ans plus tard, Jacques Alayxis Romao, surnommé « le Maestro », reste un pilier indéboulonnable. Ce 9 septembre 2025, à l’occasion du match des éliminatoires du Mondial contre le Soudan, la Fédération Togolaise de Football a tenu à saluer cette fidélité hors du commun.

À 41 ans, l’ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille n’a rien perdu de sa lucidité ni de son intelligence de jeu. Toujours actif sous les couleurs de Six-Fours en championnat amateur français, il a endossé une 89ᵉ cape internationale, preuve que le temps n’a pas encore eu raison de son endurance. Peu de joueurs africains peuvent se vanter d’une telle carrière internationale étalée sur deux décennies.

Les cicatrices d’un parcours courageux

Romao, c’est aussi une histoire de blessures invisibles et de résilience. Des tragédies de Lungi en 2007 au drame de Cabinda en 2010, il a vécu de l’intérieur les heures les plus douloureuses du football togolais. Même lorsqu’il fut écarté sous l’ère Claude Leroy, il n’a jamais tourné le dos à la sélection. Son retour sous Paulo Duarte a marqué la renaissance d’un homme déterminé à porter haut le drapeau togolais.

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Né à L’Haÿ-les-Roses en région parisienne, formé au petit club de Castelmaurou avant d’éclore à Toulouse, Romao a bâti sa carrière sur le travail et la discipline. Ses passages par Grenoble, Lorient, Marseille, l’Olympiakos ou encore Reims l’ont forgé en guerrier infatigable. Avec plus de 740 matchs professionnels disputés et une vingtaine de buts inscrits, il s’est imposé comme un joueur dur sur l’homme, mais toujours loyal dans l’effort collectif. Sa capacité à évoluer en sentinelle ou en défense centrale a fait de lui une pièce maîtresse partout où il est passé.

Alaixys Romao vers le rôle de mentor

Aujourd’hui, Romao regarde déjà vers l’après-carrière. En pleine formation pour décrocher ses diplômes d’entraîneur, il considère ses dernières années avec les Éperviers comme une mission de transmission. « Je suis là parce que j’apporte de l’expérience », a-t-il confié face aux journalistes, assumant pleinement son rôle de guide pour une nouvelle génération avide de repères.

Romao, ce n’est pas seulement des tacles, des passes ou des kilomètres parcourus. C’est une part d’histoire vivante, un exemple de ténacité pour la jeunesse et une fierté nationale. À travers ses vingt ans en sélection, il incarne l’abnégation et la fidélité, des valeurs qui dépassent le simple cadre du football.