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Kara: Des élèves en mode débrouillardise avant la rentrée

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Kara: Des élèves en mode débrouillardise

En vacances depuis le 11 juillet, les élèves togolais retrouveront les bancs de l’école le 15 septembre 2025 si la date est maintenue. À Kara, cette période de repos académique se transforme en saison de solidarité envers les parents. Bacheliers, étudiants et collégiens n’hésitent pas à retrousser leurs manches pour soutenir leurs parents qui n’ont pas assez de moyens dans la préparation de la prochaine rentrée scolaire.

Du nettoyage urbain avec l’ANASAP aux travaux champêtres, en passant par la vente d’arachides et la fabrication de gâteaux, ces élèves à Kara multiplient les activités génératrices de revenus. Leurs témoignages révèlent une jeunesse consciente de ses responsabilités familiales, qui considère cette contribution comme un devoir naturel.

Des élèves à Kara au service de leur communauté

Alayi Abiré, fraîchement diplômée du baccalauréat, a suivi les conseils de sa grand-mère en s’inscrivant auprès de l’ANASAP Kara pour participer au nettoyage de la ville. « Pour aider mes parents à la rentrée, je me suis inscrite auprès de l’ANASAP pour le nettoyage et à la fin on sera payé. C’est avec ces revenus je compte aider mes parents, je pense que c’est une responsabilité d’aider mes parents », confie-t-elle. Son objectif est d’intégrer la faculté des sciences techniques à l’Université de Kara.

Sa camarade Koulghoule Yaba partage la même démarche. Agent dans le groupe ANASAP, elle a été recrutée pour l’opération « ville propre ». « À part ce travail, je fais moi-même des gâteaux à base de la farine du blé pour vendre. Je veux m’inscrire à l’université en physique », explique cette autre bachelière.

Les étudiants multiplient les petits boulots

Kaza Bienvenu, étudiant en première année à la faculté des sciences économiques et de gestion, ne compte pas uniquement sur ses parents. « Comme c’est notre première année, on n’a pas encore les moyens pour se prendre en charge. Les parents font leur maximum pour nous aider mais nous aussi on ne baisse pas les bras. En ces vacances, j’essaie de faire de petits jobs comme la maçonnerie quand il faut couler les dalles, je cultive aux champs, les jobs liés à l’agriculture. Il y a certains maçons, ils nous paient 1500 FCFA par jour mais ça dépend aussi du travail qu’il y a à faire. Je pense que c’est une responsabilité, voir obligé de le faire. »

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Hounake Prenam, première année en sociologie à l’université de Kara, a trouvé sa niche dans la vente. « Je vends la boisson locale tchoukoutou et j’aide ma mère à vendre les ignames et les céréales », précise-t-elle.

Au petit marché de Wakada, à l’ouest de Kara, Esther a installé son étal de légumes. « Nous vendons des légumes, de l’alimentation générale. C’est comme ça j’aide les parents pour que les parents puissent m’aider à la rentrée », résume-t-elle.

Les collégiens et lycéens dans l’entraide familiale

Même les plus jeunes participent à cet élan de solidarité. Boukari Matilde, qui passe en classe de 4ème, vend du carburant sur la route. « Je vends du carburant sur la route pour aider mes parents et à la maison je les aide dans les travaux champêtres. Je fais des économies pour payer mes fournitures. Il faut que j’aide mes parents à la rentrée, je trouve cela comme une responsabilité. »

Mawobwe Constant, futur élève de première, accompagne sa mère au marché : « J’aide ma mère à vendre des céréales au marché, c’est ma façon de les aider pour qu’ils m’aident en retour à la rentrée. »

Potchona Pélagie, qui entre en terminale, diversifie ses activités : « Pour ces vacances, je fais les petits jobs pour aider les parents. Je vends arachides préparées, je vends dans un bar, tout ceci pour qu’on me donne quelque chose pour aider les parents. »

Ces témoignages révèlent une jeunesse de la Kara consciente de ses responsabilités envers les parents, qui considère qu’il faut parfois aider le parent pour être. Ce qui est un pilier fondamental de la réussite scolaire et universitaire.

Plaki SIMLIWA

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