Au Togo, les chefs traditionnels sont reconnus comme des figures centrales dans la préservation de l’unité nationale. Leur mission dépasse la simple gestion des affaires coutumières : ils sont appelés à être des médiateurs, conciliateurs et bâtisseurs de ponts entre les communautés.
C’est dans cet optique que le Conseil national de la chefferie traditionnelle a organisé une journée de réflexion, le 12 août dernier à Kpalimé. En collaboration avec le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, cette journée a mis en lumière du rôle stratégique des chefs traditionnels dans le maintien de la paix et le renforcement de la cohésion sociale.
Des médiateurs au service de la cohésion sociale
Lors de cette rencontre, le ministre Col Awaté Hodabalo a rappelé que les chefs traditionnels sont des leaders tenus à la neutralité et à l’intégrité. Ils sont appelés à cultiver la tolérance et la confiance, notamment dans un contexte où les tensions sociopolitiques peuvent fragiliser l’unité nationale.
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Le ministre a également annoncé des réformes pour renforcer leur action : relecture du cadre légal, rédaction de l’historique des chefferies, mise en place d’une plateforme numérique et renforcement des capacités. Ces initiatives visent à consolider la place de la chefferie dans la promotion de la cohésion sociale et des valeurs civiques.
La cohésion sociale, une mission ancrée dans la tradition
Au-delà des réformes, le rôle des chefs traditionnels est inscrit dans la Constitution du 6 mai 2024, qui les reconnaît comme gardiens des us et coutumes. Cette reconnaissance institutionnelle souligne leur importance dans l’éducation citoyenne, la prévention des conflits et la préservation de l’harmonie entre ethnies et groupes sociaux.
Pour le préfet de Kloto, cette journée a permis de dresser un bilan des forces et faiblesses de l’institution. Le vice-président du Conseil national des chefs traditionnels, Batcharo Sama, y voit un signe d’ouverture et de rapprochement entre la chefferie, l’État et la population, au service d’une même cause : la cohésion sociale.
Alida AKAKPO