En Afrique et principalement au Togo, les noms authentiques sont délaissés de nos jours, au profit des noms étrangers/religieux/de baptêmes. Choisir ces derniers, est presque devenu une sorte de tendance, de mode ou de fierté pour plusieurs personnes.
Les togolais font l’unanime à cette forme de civilisation. Ils n’aiment plus qu’on les appelle par leurs noms authentiques. Ils préfèrent également donner les noms étrangers à leurs enfants. Peu sont ceux qui ont su gardé ces noms authentiques.
D’où vient l’idée de l’abandon des noms authentiques ?
Plusieurs facteurs sont à l’origine de l’abandon des prénoms authentiques. Le plus grand facteur est le brassage culturel. En effet, l’arrivée de l’école et du christianisme en Afrique, fait que les africains ont commencé à aimer les noms chrétiens et des noms du calendrier. Dans l’imaginaire de l’homme noir, tout ce qui vient des blancs, est meilleur. Triste réalité !
L’histoire des personnages bibliques poussent beaucoup de parents à donner les noms de ces derniers à leurs enfants. C’est le cas de Adjoa, une femme chrétienne.
« J’appelle mon fils ‘’Isaac’’ parce que j’ai perdu mon premier enfant et comme dans l’histoire de la Bible, le premier fils de Abraham (Ismaël) a été renvoyé de la maison, avant que Sarah n’accouche le fils de promesse (Isaac). Je considère mon enfant décédé comme étant Ismaël et mon fils comme étant ‘’Isaac’’. C’est pour cela, je lui ai donné ce nom », a-t-elle affirmé.
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Certains c’est à cause de l’œuvre d’un personnage qui les a marqués.
« Je m’appelle Kossi Martin. Je ne sais pas la raison pour laquelle mes parents m’ont donné ce nom. Mais moi je préfère Martin parce que j’aime beaucoup Martin Luther KING pour son histoire. J’aimerais bien ressembler à quelqu’un comme lui et me battre pour la race noire », a confié Martin, étudiant à l’Université de Lomé.
La richesse des noms authentiques africains
Même si les togolais aiment plus les noms étrangers, beaucoup d’entre eux sont conscients de la valeur des noms africains. Certains noms togolais expliquent directement la situation de l’individu dans sa famille.
Kodjo, Kodjovi ; Abla, Ablagan ; Kokou et Kokouvi… sont des noms qui ont deux connotations. D’abord, ils disent le jour de naissance de leurs porteurs et ensuite précisent si la personne est le petit ou le grand avec le ‘’vi’’ ou le ‘’gan’’. Si c’est un enfant qui vient après les jumeaux, on l’appelle Edoh. Même dans certains milieux, on connait la position de l’enfant à travers son nom. C’est l’exemple de Kayi, Massan ou Messan ou Anani ou encore Anoumou, qui veut dire que c’est la 3ème fille ou le 3ème /4ème / 5ème garçon de la famille.
Il est donc impérieux que les togolais redécouvrent la vraie richesse de leurs noms authentiques. Et de comprendre que l’identité noire n’est pas une honte, ni un péché. Au contraire, l’utilisation ou le port des noms authentiques confirme la valorisation de sa culture et la reconnaissance à son créateur.
Alida AKAKPO