Dans la majestueuse salle Concorde de l’hôtel 2 Février à Lomé, l’Afrique francophone et le Royaume-Uni ont uni leurs ambitions. Le quatrième Forum du commerce et de l’investissement entre le Royaume-Uni et l’Afrique francophone de l’Ouest et du Centre (WCAF IV) s’est ouvert, ce 12 novembre 2025, sous le haut patronage du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé. Pour la première fois, ce rendez-vous stratégique quitte Londres pour s’enraciner sur le sol africain. Ceci est le symbole fort d’un partenariat qui se déplace du discours vers l’action.
Durant deux jours, ministres, investisseurs, diplomates et acteurs du secteur privé venus du Togo, du Royaume-Uni et de plusieurs pays africains se réunissent à Lomé pour explorer de nouvelles dynamiques commerciales et renforcer les échanges bilatéraux.
Organisé conjointement par le gouvernement togolais et la DMA Invest avec l’appui du Department for Business and Trade britannique, le WCAF IV s’inscrit dans une logique de continuité, après trois éditions fructueuses à Londres. L’ambition est d’accélérer la transformation économique de l’Afrique francophone, en favorisant les investissements durables, les partenariats technologiques et la création d’emplois.
L’Afrique désormais au centre du jeu
Ce déplacement traduit un changement profond de paradigme. L’Afrique n’est plus seulement un marché, mais un partenaire à part entière. Dans son discours, Faure Gnassingbé a esquissé une vision claire. Celle d’une Afrique confiante, qui investit dans la production, la transformation et l’innovation, et non plus dans l’assistance. « Nous voulons passer d’une relation fondée sur les dons à une véritable coopération économique basée sur la création de valeurs », a-t-il déclaré.
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Il faut noter la présence des délégations venues du Cameroun, du Bénin, du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Mauritanie et de la RDC pour ce forum inédit au Togo.
Le WCAF IV se veut une vitrine des progrès accomplis depuis 2022. Un partenariat qui a fait passer le soutien britannique à la région de 4 millions à plus de 2 milliards de livres sterling.
Faure Gnassingbé, l’architecte d’un Togo stable et attractif
Le ministre togolais des Finances, Georges Essowé Barcola, a rappelé les raisons du choix du Togo pour abriter cette édition. Il a notamment cité le leadership visionnaire du Président Gnassingbé, la stabilité politique et institutionnelle du pays, et la position stratégique de Lomé comme carrefour logistique sous-régional.
« Grâce à l’engagement personnel du Président du Conseil, le Togo offre aujourd’hui un cadre attractif et prévisible pour les investisseurs », a-t-il affirmé, tout en saluant la confiance croissante des partenaires internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale.
Le port autonome de Lomé, premier port à conteneurs d’Afrique de l’Ouest, les corridors logistiques modernes et la digitalisation accélérée de l’administration font du Togo un modèle de compétitivité et d’ouverture régionale. Le pays s’impose désormais comme un hub incontournable entre l’Afrique francophone et anglophone, un espace où convergent ambition politique et pragmatisme économique.
Infrastructures, innovation et jeunesse
Dans son allocution, Faure Gnassingbé a articulé sa vision autour de cinq piliers essentiels. Les infrastructures d’abord : levier de souveraineté, elles doivent « relier le champ au marché, l’idée à l’innovation ».
L’inclusion économique, ensuite : il s’agit d’intégrer pleinement les PME africaines et les jeunes entrepreneurs dans les chaînes de valeur internationales. Le numérique et la croissance verte, enfin, sont présentés comme les deux moteurs d’une économie africaine nouvelle, tournée vers la durabilité et la création d’emplois.
Le Président a appelé à un partenariat « intelligent », qui repose sur la formation, la technologie et le capital humain, pour bâtir une Afrique résiliente, inclusive et connectée.
« Chaque investissement dans une ferme solaire, dans une fintech, dans une ville intelligente, doit aussi être un investissement dans l’emploi pour la jeunesse, dans l’accès des femmes aux opportunités économiques et dans la cohésion sociale. », a-t-il insisté.
Vers un marché africain intégré et compétitif
Lomé n’a pas seulement accueilli un forum ; elle a incarné une vision.
En appelant à renforcer la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Faure Gnassingbé a rappelé que l’avenir du continent passera par l’intégration régionale.
Les investisseurs britanniques sont invités à miser sur cette dynamique, en s’appuyant sur des chaînes de valeur transfrontalières et des plateformes industrielles interconnectées.
Le forum, qui se poursuit jusqu’au 13 novembre, donnera lieu à plusieurs panels thématiques et Deals Room où seront présentés des projets structurants dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, du numérique et de l’agro-industrie.
Au terme de cette cérémonie d’ouverture riche en symboles, une conviction s’impose : le centre de gravité du partenariat Afrique–Royaume-Uni s’est bel et bien déplacé.
De Londres à Lomé, une passerelle s’est construite entre deux mondes, celui de la technologie et celui de la jeunesse. Le Togo, fidèle à sa vocation de terre de dialogue et d’ouverture, s’affirme plus que jamais comme un laboratoire de la coopération africaine de demain.







