Ce samedi 10 mai 2025 à Dapaong (région des savanes), les flammes ont avalé 50 fûts et 131 bidons de sodabi et autres boissons énergisantes frelatées, dans une scène aussi symbolique que déterminée. Ce samedi, la région des Savanes a envoyé un message clair. La santé publique ne sera plus sacrifiée sur l’autel du profit illicite.

Cette opération de destruction publique, orchestrée par le gouvernorat, n’est pas un simple coup de communication. Elle est le point d’orgue d’un plan d’action annoncé il y a quelques semaines, et qui vise à assainir le circuit de consommation dans les localités du nord du Togo. À l’origine de cette intervention, une série de saisies effectuées par les services compétents au cours des dernières semaines.

Un poison silencieux dans les verres dans les Savanes

Dans les bidons brûlés, du sodabi artisanal souvent produit sans aucun respect des normes d’hygiène  et des boissons énergisantes importées ou fabriquées dans l’informel, qui pullulent dans les marchés locaux. Derrière leur étiquette aguicheuse, des dangers bien réels : intoxications, lésions hépatiques, troubles neurologiques… Ces breuvages bon marché sont une menace invisible qui gangrène les zones les plus vulnérables.

Le gouvernorat en est conscient. En initiant cette destruction publique, il vise à frapper les esprits. L’objectif est double. Il s’agit de  sensibiliser les populations à la toxicité de ces produits, mais aussi décourager les producteurs et commerçants clandestins. C’est un signal fort à l’endroit des trafiquants, mais aussi un acte de responsabilité envers les citoyens.

Une région sous pression, mais résolument debout

Depuis trois ans, la région des Savanes est placée sous état d’urgence sécuritaire. Dans ce contexte, les actions de contrôle sont plus rigoureuses, les déplacements plus surveillés et les interventions plus coordonnées. La lutte contre la consommation de produits nocifs s’inscrit donc dans une dynamique plus large de préservation de la stabilité régionale.

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Le lien entre santé publique et sécurité n’est pas anodin. Une population affaiblie par des produits toxiques est une population vulnérable, moins résiliente face aux défis de la vie quotidienne et plus exposée aux risques de criminalité, de radicalisation ou de révolte sociale.

En détruisant publiquement ces produits, la région des Savanes pose un acte fort. Un acte de courage. Un acte de foi en la vie. Et dans un Togo où les défis sanitaires côtoient les réalités sécuritaires, c’est un pas dans la bonne direction.