Le baccalauréat (BAC II), symbole d’effort et de mérite, est aussi l’un des moments les plus redoutés de la vie scolaire. Mais pour cinq candidats togolais au BAC II 2025, le rêve d’un diplôme a viré au cauchemar : tricherie, flagrant délit et exclusion définitive. Un signal fort envoyé par les autorités pour rappeler que la rigueur reste la clé de l’excellence.
Le 2 septembre 2025, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Kanka-Malik Natchaba, a publié un arrêté annonçant l’annulation pure et simple de l’examen pour KOUDOLO Blessing Daniel, KOLANI Yendoubé Bernadette, DAMIGOU Kinansaa Wilfred, ASSIOBO Yawo Romuald et AMEGNIGNON Apégnon Joseph. Le conseil de discipline de l’Office du baccalauréat a tranché : pas de tolérance face à la fraude.
Téléphones portables, antisèches et brutalité au BAC
Les faits sont éloquents. À Lomé, au Collège Protestant, KOLANI Yendoubé Bernadette a été surprise avec trois doubles feuilles contenant des réponses en plein examen de français. À Vogan, ASSIOBO Yawo Romuald s’est fait prendre avec cinq feuilles rédigées pour l’épreuve d’allemand. Toujours à Vogan, AMEGNIGNON Apégnon Joseph avait dissimulé un téléphone portable lors de l’épreuve d’anglais. Au Lycée Gbenyedzi, KOUDOLO Blessing Daniel s’est également fait piéger avec un portable.
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Mais le cas le plus grave reste celui de DAMIGOU Kinansaa Wilfred, du Lycée de Zébévi. Son téléphone est tombé en plein examen d’anglais. Pris la main dans le sac, il aurait agressé le surveillant avant de s’enfuir. Résultat, en plus de l’annulation, il écope d’une suspension d’un an. « Il ne pourra se réinscrire qu’en 2026-2027 », a précisé le ministre.
Une sanction exemplaire
En 2025, le BAC II a réuni 100 303 candidats, avec un taux de réussite de 72,63 %, contre 46,71 % en 2024. Ce bond spectaculaire ne doit rien au hasard. Il reflète la détermination des autorités à assainir l’organisation des examens. Ces sanctions viennent rappeler que l’intégrité est non négociable. La réussite, dans un pays où l’éducation reste l’un des rares ascenseurs sociaux, doit être le fruit du travail et non d’astuces illicites.
Au-delà des cinq cas isolés, c’est toute une jeunesse qui est interpellée. Les examens ne sont pas seulement des épreuves académiques, mais aussi un test d’honnêteté. Tricher, c’est saboter ses chances et ternir la valeur du diplôme national. Dans une société où la compétition est rude et où chaque réussite compte, ce message des autorités est clair. L’effort paie, la fraude détruit.
Le BAC reste une étape décisive dans le parcours des jeunes Togolais. En sanctionnant sans concession ces fraudes, l’État entend préserver la crédibilité de son système éducatif. Pour les milliers d’élèves qui ont obtenu leur diplôme à la sueur de leur front, la victoire a d’autant plus de valeur.