Depuis près d’un an, le canton de Bapuré, situé dans la commune de Dankpen 3 (préfecture de Dankpen, région de la Kara), accueille un marché dédié à la vente des ignames. Ce marché, qui représente un fort potentiel économique pour la région, prend vie chaque mercredi après-midi et se poursuit jusqu’au jeudi. Il réunit les agriculteurs et  les commerçants venus de différentes localités du Togo.

Le marché des ignames de Bapuré est le fruit des efforts conjoints des autorités locales et des communautés rurales, dans le cadre de la décentralisation. LABANME Mabadaye, Secrétaire général de la commune Dankpen 3 l’explique en ces termes. « Le marché des ignames de Bapuré s’anime depuis près d’un an. Avant, nos agriculteurs avaient pour habitude de vendre leurs produits à Bandjeli, Bassar ou Kabou. Grâce aux sensibilisations menées, nous les avons convaincus de vendre sur place. Aujourd’hui, le marché réunit des centaines de calebasses d’ignames, chacune contenant environ 100 tubercules. Les prix varient en fonction de la taille des tubercules, mais peuvent atteindre jusqu’à 80 000 FCFA pour une calebasse, » explique-t-il.

Le marché attire principalement des agriculteurs des quatre cantons environnants ; Bapuré, Nawaré, Nadouta, et un quatrième canton plus isolé qui préfère vendre à Guérin-Kouka le dimanche. Le marché bénéficie donc d’une dynamique à la fois locale et préfectorale.

Des agriculteurs engagés mais en quête de plus

Pour les agriculteurs de la région, le marché de Bapuré représente une opportunité unique de vendre leurs produits localement. Nakoudja m’Mouandom, l’un des producteurs présents sur le marché, l’explique. « Il y a des moments où le marché est actif et d’autres où il y a peu de clients. Nous proposons des tas de 100 ignames, appelés calebasses, et les prix peuvent atteindre jusqu’à 90 000 FCFA selon la qualité des tubercules», a-t-il expliqué.

Lire aussi: Togo/ENS Atakpamé: Convocation des candidats présélectionnés

« Si nos ignames ne se vendent pas ici, nous nous rendons dans d’autres marchés. Nous espérons voir plus de commerçants étrangers, venant par exemple du Bénin, du Burkina Faso, du Gabon ou du Niger, mais pour l’instant, nous avons déjà des acheteurs de Lomé, Kara et d’autres localités du pays».

De plus, plusieurs agriculteurs insistent sur l’importance de développer davantage le marché pour attirer plus de commerçants d’ailleurs. Un autre agriculteur partage ses espoirs. « Nous avons beaucoup d’ignames à vendre et nous souhaiterions plus de commerçants venant de loin pour acheter nos produits », a-t-il partagé.

Outre le besoin d’attirer plus de commerçants, certaines infrastructures manquent encore, comme le souligne un autre agriculteur. « Nous aimerions avoir des hangars et un marché bien construit pour mieux mettre en valeur nos produits, » a-t-il souligné. Ce besoin est également partagé par les membres de l’Union Nationale des Transporteurs Routiers du Togo (UNATROT), qui expriment leur souhait de voir des infrastructures adaptées pour faciliter les échanges commerciaux.

Malgré ces défis, les vendeurs du marché de Bapuré ne manquent pas de remercier la commune pour les efforts déployés afin de les soutenir dans leurs activités commerciales.

Un avenir prometteur pour le marché de Bapuré

Avec l’appui des autorités locales et la mobilisation des agriculteurs, le marché des ignames de Bapuré a déjà parcouru un long chemin en moins d’un an. Cependant, pour consolider et étendre son rôle de carrefour commercial, des infrastructures modernes et une ouverture à de nouveaux marchés, notamment internationaux, semblent nécessaires.

Le marché de Bapuré pourrait bientôt devenir un point névralgique non seulement pour la région de la Kara, mais aussi pour les échanges interrégionaux et internationaux de ce tubercule si prisé qu’est l’igname.

Plaki SIMLIWA