Chaque mois de juillet, les montagnes de la Kara résonnent au rythme des chants, des cris et des tambours. C’est la saison des Evala, ces célèbres luttes traditionnelles qui font vibrer le pays Kabyè. Plus qu’un simple spectacle, cet événement est une immersion dans une tradition vivante, chargée de symboles et de fierté.
Alors que l’édition 2025 s’ouvre ce samedi 19 juillet, à Kagnalada, dans le canton de Pya, les regards sont tournés vers une jeunesse prête à affronter l’épreuve ultime : celle qui scelle leur passage à l’âge adulte. Mais derrière l’arène, c’est tout un peuple qui affirme son identité à travers une tradition ancestrale.
Une tradition initiatique aux enjeux multiples
Les Evala dépasse largement le cadre du sport. Elle représente un rite d’initiation fondamental pour les jeunes garçons Kabyè, âgés de 18 à 20 ans. Avant de monter sur le terrain, ces futurs lutteurs, appelés Evalou, vivent une retraite où discipline, endurance et valeurs morales leur sont inculquées. Ce processus rigoureux, transmis de génération en génération, renforce la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance.
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Participer aux Evala, c’est entrer dans l’histoire de son peuple. Même ceux qui perdent leur combat sont célébrés pour leur bravoure. Cette tradition joue ainsi un rôle de ciment culturel, garantissant la continuité des valeurs kabyè face aux bouleversements du monde moderne.
Mais les Evala, c’est aussi un enjeu économique et touristique. Conscientes de son attrait, les autorités mettent les bouchées doubles pour accueillir visiteurs et curieux. Au final, cette tradition ne cesse de se réinventer, entre enracinement culturel et ouverture vers l’extérieur.
Alida AKAKPO