Le soleil s’était levé sur Pya avec une intensité presque symbolique. Ce 24 juillet 2025, les collines de la Kozah vibraient au rythme des chants, des tam-tams et d’un peuple en liesse. Tous les regards étaient braqués sur le terrain cantonal de Pya, transformé en arène d’honneur, pour l’ultime affrontement des luttes traditionnelles Evala. Une finale comme on les rêve, opposant deux grandes coalitions : Akéï-Lao-Kioudè-Tchamdè (blanc) contre Kadjika-Awidina-Kodah-Pittah (rouge).
À 8h48, l’arrivée très attendue du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, donne le ton. Ovationné par une foule compacte et exaltée, le chef de l’État prend place aux côtés de hauts dignitaires, diplomates, autorités civiles et chefs traditionnels. L’arène est en ébullition. L’histoire peut s’écrire.
Un score sans appel
Dès les premiers contacts, le ton est donné. Les corps s’entrechoquent, les regards brûlent de détermination. Ce n’est plus seulement une question de muscles, mais de finesse, de tactique, de cœur. Les états-majors des deux camps, aguerris par des semaines de préparation, ont affiné leurs stratégies. Et cela se ressent : les combats sont spectaculaires, parfois étourdissants.
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Mais rapidement, la coalition Akéï-Lao-Kioudè-Tchamdè impose sa suprématie. Leurs prises sont chirurgicales, leur résistance implacable. Face à des adversaires pourtant courageux, ils enchaînent les victoires à une vitesse effarante. Score final sans appel : 51 à 24. L’arène explose. Le public chavire dans une ferveur que seule la tradition peut susciter.
Chez les adolescents (Ahoza), la même énergie, la même hargne. Galvanisés par leurs aînés, les jeunes d’Akéï-Lao-Kioudè-Tchamdè remportent leur duel 59 à 31. Un doublé éclatant qui confirme la suprématie du clan sur cette édition 2025.
Evala, une identité en mouvement
Mais la fête ne s’arrête pas là. Dans l’après-midi, le Président Faure Gnassingbé, fidèle à son attachement profond aux valeurs culturelles togolaises, se rend à Sarakawa et Agbandé-Yaka, pour poursuivre la communion nationale autour de l’Evala. À Sarakawa, les lutteurs de Kpéssidè-Kawa s’imposent de justesse face à Sara, 13 à 10, tandis que les Ahoza confirment par 17 à 12. À Yaka, les aînés se neutralisent 18 partout, mais les cadets d’Agbandé-bas prennent le dessus 26 à 11.
La ferveur ne faiblit pas, elle grandit. Chaque canton devient un théâtre de fierté, une scène de gloire où l’identité togolaise se manifeste dans toute sa force.
Ce que les touristes découvrent avec étonnement, les Togolais le vivent avec passion. Loin d’être une simple démonstration de force, Evala incarne un rite de passage, un creuset de valeurs, d’endurance, de stratégie et de respect. Chaque prise, chaque chute, chaque victoire porte une symbolique puissante : celle de l’entrée dans l’âge adulte, dans l’honneur, dans la nation.
Et en toile de fond, un chef d’État qui veille. La présence constante de Faure Gnassingbé à chaque étape des Evala, dans chaque canton, traduit une volonté forte : celle de préserver, valoriser et transmettre un patrimoine immatériel qui façonne l’âme du Togo.
À deux jours de la fin de cette édition 2025, une chose est claire : la tradition n’a jamais été aussi vivante. Les chants, les danses, les cris de victoire résonnent bien au-delà des vallées de la Kozah. Ils traversent les frontières et font du Togo un modèle de résilience culturelle et d’identité assumée.
Les regards se tournent désormais vers Lama , Kouméa, Landa et Djamdè, pour leurs finales ce 25 juillet 2025. Mais une chose est certaine. Pya 2025 restera gravée dans la légende.
