La Direction de la recherche scientifique du Togo, avec le soutien de l’UNESCO, a organisé ce 24 octobre 2025 à l’hôtel Étoile de La Kozah un atelier de dissémination d’une étude visant à mettre en place une base de données sensibles au genre dans les domaines des sciences, technologie et innovation (STI) et de la recherche-développement au Togo. Cette rencontre fait suite à la phase de validation nationale tenue à Lomé les 21 et 22 octobre 2025.
L’atelier a rassemblé les chercheurs de l’université de Kara, les établissements d’enseignement supérieur privés, les structures de recherche, les incubateurs et hubs technologiques, les entreprises et structures d’appui à l’innovation, les représentants des collectivités territoriales et institutions locales de développement ainsi que les organisations de la société civile. L’objectif principal consiste à renforcer l’appropriation et l’utilisation des résultats du rapport pour la planification, le suivi et l’élaboration de politiques fondées sur les données probantes.
Une base de données sensibles au genre pour corriger l’invisibilité des femmes dans les STI
Le Togo fait face à plusieurs défis concernant les données qui montrent une invisibilité manifeste des femmes dans les sciences, technologies et innovation. Les statistiques existantes sont généralement aveugles au genre et ne permettent pas d’identifier les disparités entre hommes et femmes. Cette invisibilité statistique perpétue des politiques et programmes qui ne répondent pas aux besoins spécifiques des femmes.
Pour relever ces défis, la Direction de la recherche scientifique a sollicité et obtenu le soutien financier de l’UNESCO dans le cadre du programme de participation 2024-2025. L’appui technique de l’AUDA-NEPAD et de l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) a permis de réaliser cette étude visant à mettre en place une base de données sensibles au genre dans les domaines de science, technologie et innovation et de la recherche-développement au Togo.
Doukou Kossi, économiste planificateur à la Direction de la recherche scientifique et des technologies, explique : « Déjà en 2012, le Togo avait fait une étude sur la science, la technologie et la recherche au Togo, mais ces données datent de 2012. C’est en 2024 que nous avons pu conduire une nouvelle étude de la mise en place d’une base de données sensibles au genre dans les domaines de STI avec l’appui financier de l’UNESCO et l’appui technique de l’AUDA-NEPAD et l’INSEED.
Cette nouvelle étude permet de doter le Togo des données sensibles au genre et c’est sur la base de données sensibles au genre que le Togo pourra prendre des décisions basées sur les évidences afin d’éclairer les politiques publiques au Togo. Et surtout voir comment encourager la promotion des femmes dans les domaines de la science. »
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Un financement insuffisant de la recherche au Togo
Le professeur Korem Ayira, consultant pour cette étude, souligne un point d’attention majeur : « La recherche est très peu financée au Togo. Selon les données statistiques en 2024, le montant de la recherche-développement reste loin de la recommandation de l’Union africaine qui fixe l’objectif à 1 % du produit intérieur brut, » indique t-il.
L’atelier de Kara s’inscrit dans la dynamique de partage et de diffusion des résultats de cette étude auprès des acteurs régionaux, particulièrement ceux de la partie septentrionale du pays. Cette initiative marque une étape décisive vers des politiques publiques éclairées par des données probantes et sensibles aux réalités de genre dans le secteur de la recherche scientifique togolaise.
Plaki SIMLIWA
