La sous-représentation des femmes journalistes dans le paysage médiatique du Togo, est une réalité qui persiste. L’Observatoire Togolais des Médias (OTM) a mené une enquête sur le sujet. Il a donc tenu une conférence débat sur le thème « Quelle place pour les femmes dans les médias au Togo ? ». C’était le vendredi 22 décembre 2023 à Lomé.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet dénommé « promouvoir la liberté d’expression et des médias, et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo ». Elle a permis de présenter les résultats de l’enquête sur la sous-représentation des femmes dans les médias togolais et de donner des approches de solution pour résoudre le problème.
Sous-représentation des femmes dans les médias, les raisons
Malgré les progrès en égalité au Togo, les femmes ont du mal à s’imposer dans le journalisme. Les statistiques révèlent un déséquilibre flagrant. Seulement près de 24 % pour les médias publics et 26% dans les médias privés, sont des femmes professionnelles des médias au Togo selon Dr Yao-Baglo Namoin, consultante sur le projet.
« Quand on prend les organes de presse que ça soit publics ou privés, le nombre de femmes qui y travaillent, pas forcément qui sont journalistes mais qui participent à la production de l’information jusqu’à la diffusion sont minoritaires. Elles représentent à peu près 24 % pour les médias publics et 26% dans les médias privés », a-t-elle affirmé.
Plusieurs obstacles
« C’est à la fois la forte masculinisation du métier de journalisme et puis les risques perçus. Le journalisme est perçu aussi comme un métier risqué, pas simplement par rapport aux entraves qui sont liées à l’éthique et à la déontologie mais c’est perçu comme un métier masculin parce que si on prend la télévision, il faut porter une caméra, quand on prend la radio ,il faut être présent sur les lieux de reportage par exemple et revenir tard, donc des fois, il y a une forme d’incompatibilité entre le métier et ses exigences et le rôle que la femme joue parce que la femme, elle n’est pas que professionnelle », a confié Dr Yao-Baglo Namoin.
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« Elle est aussi mère, elle est aussi épouse donc elle joue plusieurs rôles, alors que l’homme peut jouer que le rôle professionnel. Il y a également des imaginaires, comment est-ce qu’on voit la femme dans le domaine professionnel, est-ce qu’on la voit comme étant de mœurs légère, si on prend la télévision par exemple, est-ce qu’on se dit que c’est une femme facile c’est pour ça qu’elle a choisi la télé. C’est tout cela qui peut expliquer qu’elles soient sous représentées », a-t-elle ajouté
Selon la consultante, pour trouver une solution à ce problème, il faut mettre en place un mécanisme et des outils pour permettre aux femmes de se remettre sur les pas.
Rappelons que Fabrice PETCHEZI, président de l’OTM a saisi l’occasion pour présenter les différentes activités dudit projet lancé le 9 mars 2023.
Alida AKAKPO