Au Palais des congrès de Lomé, en ce 8 décembre 2025, l’histoire s’est mise à respirer plus fort. L’air avait cette densité rare, celle des grands rendez-vous qui bouleversent des générations entières. Sous les lumières chaleureuses de la capitale togolaise, s’est ouvert le neuvième Congrès panafricain, un événement dont la portée dépasse les frontières, les continents, et même les temporalités. L’Afrique y est apparue non pas comme un bloc en attente d’avenir, mais comme un cœur battant, décidée à reprendre son souffle, son récit, son pouvoir.
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Autour du thème majeur « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales » se sont réunis chefs d’État, membres de gouvernement, diplomates, universitaires, diasporas africaines, et partenaires internationaux.
La présence du Président Faure Gnassingbé, du ministre Robert Dussey, de la Vice-Présidente de Colombie Francia Elena Márquez Mina, du représentant de la Commission de l’Union Africaine, de la Présidente du Parlement de la CEDEAO, et de nombreuses personnalités, donnait à ce congrès une stature mondiale.
« L’Afrique n’est plus périphérique… elle est déterminée à ne plus être modelée par d’autres », a rappelé Faure Gnassingbé, donnant le ton d’une rencontre d’une intensité politique rare.
Le Togo, porteur du flambeau historique
Le choix du Togo pour accueillir le Congrès n’est pas le fruit du hasard. En février 2020, explique le ministre Robert Dussey, « le Togo a plaidé à l’Union Africaine la nécessité d’une décennie des racines africaines ». Un an plus tard, l’UA en faisait une réalité.
Depuis, le pays s’est imposé comme un acteur majeur du renouveau panafricain.
Robert Dussey n’a pas caché sa fierté en remerciant Faure Gnassingbé qui a permis que le Togo soit désormais « l’épicentre du renouveau de l’idéalisme africain. »
Le ministre rappelle que le panafricanisme est né des combats, des rêves et des douleurs des Afro-descendants. « Le Togo va bien, le Togo va même mieux », a-t-il conclu, comme un clin d’œil à la confiance qui règne autour de cette rencontre.
Une voix venue d’Amérique du Sud
La vice-présidente de Colombie, Francia Elena Márquez Mina, a marqué les esprits par un discours vibrant, profondément humain. « Nous avons des défis à l’échelle planétaire : éradiquer la pauvreté, la faim, les injustices… » dit-elle d’une voix ferme. Son témoignage a touché la salle lorsqu’elle a évoqué son périple : « Venir de Colombie au Togo demande plus de 50 heures de voyage. Pourtant, le colonialisme empruntait un chemin direct vers la richesse. »
Elle a célébré l’Afrique comme un continent de force et de respiration : « Nous sommes les gardiens des poumons de l’humanité. » Et d’ajouter : « Je suis honorée à chaque fois que je foule le sol africain. Nous continuerons de travailler jusqu’à ce que la dignité soit une réalité pour tous. »
Une intervention qui a ravivé la mémoire historique d’une coopération Sud-Sud plus nécessaire que jamais.
Faure Gnassingbé pour une Afrique unie et plus forte
Difficile de sortir du Palais des congrès sans sentir la vibration de son message.
Faure Gnassingbé a livré l’un des discours les plus structurants de son mandat, un appel à la fois visionnaire, ferme et fédérateur. « L’Afrique n’est plus périphérique »
Dès les premières minutes, il plante le décor : L’Afrique ne se tiendra plus dans l’ombre, ne se laissera plus définir par les autres. Elle devient sujet, actrice, moteur. « Ne pas avoir de siège au Conseil de sécurité n’est pas une anomalie, c’est une aberration. »
D’une clarté politique rare, le Président du Conseil, Faure Gnassingbé a plaidé pour deux sièges permanents africains, avec droit de veto, afin de corriger une injustice historique.
« Aucune nation africaine ne peut affronter seule les défis contemporains. Divisée, elle sera vulnérable. Unie, elle sera forte. » Cette phrase, appelée à devenir l’une des citations phares du panafricanisme moderne, résonne comme un avertissement mais aussi une promesse. Faure Gnassingbé a conclu en souhaitant :« Puisse Lomé devenir ce lieu où l’Afrique se réunit pour agir. »
Puis il a officiellement déclaré l’ouverture du neuvième Congrès panafricain, sous un tonnerre d’applaudissements.
Ce neuvième Congrès panafricain n’est pas une simple rencontre diplomatique. Il est la preuve que l’Afrique avance, réfléchit, agit. Qu’elle veut se réinventer, mobiliser ses ressources, refonder ses institutions, et se faire entendre dans la gouvernance mondiale. À Lomé, l’Afrique ne rêve plus. Elle planifie. Elle affirme. Elle ose.
Le renouveau du panafricanisme n’est plus une idée. C’est une dynamique, un mouvement, une respiration nouvelle qui traverse le continent. Et cette respiration, aujourd’hui, porte un nom : Lomé.







