L’Association Togolaise pour le Bien-Être Familial (ATBEF) a lancé lundi 24 octobre 2025 au palais des congrès de Kara une session de formation en soins après avortement, incluant la méthode médicamenteuse. Cette formation, destinée à 24 prestataires des cliniques de l’ATBEF et des structures partenaires, se déroule du 24 au 28 octobre 2025.
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L’objectif est de développer les compétences des participants à dispenser des soins après avortement de meilleure qualité afin de réduire la mortalité et la morbidité maternelles. Cette initiative est financée par Global Affairs Canada à travers la Fédération Internationale Pour la Planification Familiale (IPPF) dans le cadre du projet EmpowHER.
L’ATBEF mise sur une formation en deux phases pour renforcer les capacités
Les participants bénéficieront d’une formation en deux phases. La première phase consistera à la formation pratique et théorique sur mannequin portant sur les soins complets d’avortement sécurisé et la contraception. La deuxième phase sera une formation pratique à la clinique ATBEF Kara et au CHR de Tomdé.
L’ATBEF attend que les participants maîtrisent les différentes méthodes d’évacuation utérine ainsi que la prise en charge des complications. Les prestataires devront également accompagner les patientes ayant eu un avortement à sortir du service avec une méthode contraceptive choisie.
Hervé Koffi Ouagbeni, responsable des programmes jeunes à l’ATBEF, explique : « la loi sur la santé sexuelle et reproductive votée en 2007 autorise les femmes togolaises à bénéficier des soins après avortement sécurisé mais force est de constater que sur le terrain différents obstacles ne permettent pas à ces femmes de jouir de ces droits. Face à cette situation, l’ATBEF a jugé important de renforcer les capacités des prestataires cliniques en soins après avortement afin de réduire la mortalité maternelle liée aux avortements clandestins. »
Les cinq composantes des soins après avortement au cœur de la formation
Docteur M’Bortche Bingo, responsable médical à l’ATBEF, détaille le contenu : « nous allons définir ce qu’est un avortement, les différentes types d’avortement et les différentes composantes du concept soins après avortement. Nous appelons avortement lorsque la femme perd une grossesse de deux, trois, quatre mois. »
Le concept de soins après avortement comporte cinq composantes essentielles. La première est la prise en charge de l’urgence. La deuxième consiste à sensibiliser la femme pour qu’elle puisse adopter une méthode contraceptive afin d’éviter une grossesse, même quand la femme désire la grossesse et fait une fausse couche. Il est important qu’elle attende au moins six mois avant de tomber à nouveau enceinte.
La troisième composante est l’offre de services de contraception. La quatrième porte sur le dépistage d’autres problèmes de santé sexuelle et reproductive lors de la consultation. La dernière composante concerne l’implication de la communauté. « Que l’avortement soit spontané ou provoqué, cela commence en communauté. Il faut que la communauté soit informée pour aider cette femme qui est dans cette situation à consulter un agent de santé pour avoir les soins de qualité », précise le docteur Bingo.
Cette formation marque un moment important dans l’application des droits en Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) au Togo. Les 24 prestataires en formation contribueront à sauver des vies en offrant des soins de qualité aux femmes dans le besoin.
Plaki SIMLIWA
