Les agriculteurs et éleveurs ont choisi la voie du dialogue à Blitta-Gare, dans le centre du Togo. Ils se sont réunis autour du préfet Batossa Boukari le 4 novembre dernier, pour aborder une question sensible : comment éviter les conflits agropastoraux pour que la terre, source de vie, ne devienne un terrain de discorde ? Dans cette zone agricole, chaque saison voit ressurgir les mêmes tensions, champs piétinés par le bétail, affrontements parfois violents, rancunes durables entre communautés rurales.
Face à cette situation, les autorités locales ont opté pour la prévention. La rencontre a permis de rappeler la nécessité de préserver la paix, de favoriser la médiation et d’impliquer les chefs traditionnels dans la gestion des différends. Pour le préfet, agriculture et élevage ne doivent plus se percevoir comme rivaux, mais comme deux forces complémentaires indispensables au développement rural.
Conflits agropastoraux : les racines du problème et les solutions durables
Au cœur des conflits agropastoraux, une réalité persistante : la pression foncière et la raréfaction des ressources. L’expansion des terres cultivées réduit les espaces de pâturage, tandis que les troupeaux en transhumance franchissent parfois les limites des champs, déclenchant des disputes. Le phénomène dépasse Blitta et touche plusieurs régions du pays, exacerbant la fragilité sociale dans un contexte de changements climatiques et de mobilité accrue des éleveurs.
Lire aussi : Togo/Rougeole et Rubéole: une campagne de vaccination en vue
Pour rompre ce cycle de violences, les autorités misent sur des mesures concrètes : définir clairement les couloirs de transhumance, délimiter les zones de pâturage et créer des comités de médiation au niveau local. L’enjeu est de taille : instaurer une cohabitation pacifique où chacun trouve sa place et ses droits respectés. Blitta, à travers cette démarche de sensibilisation, montre qu’il est possible d’anticiper les crises plutôt que de les subir. Si ces efforts se multiplient ailleurs, le Togo pourrait bien transformer ses conflits agropastoraux en un modèle de gestion concertée des ressources rurales.
Alida AKAKPO







