Au Togo, le cancer de la prostate continue de faire des ravages, souvent faute d’un diagnostic précoce. Alors que de nouveaux cas sont recensés chaque année, les spécialistes rappellent qu’un dépistage simple et régulier peut sauver des vies et éviter des traitements lourds.
Au Togo, le cancer de la prostate prend une ampleur préoccupante, avec environ 500 nouveaux cas détectés chaque année. Cette maladie, qui se développe souvent lentement et sans symptômes apparents dans ses premiers stades, devient un véritable défi de santé publique. Trop d’hommes sont encore diagnostiqués tardivement, alors que la détection précoce augmente considérablement les chances de guérison.
Se dépister : un geste qui change tout
« Le cancer de la prostate ne doit plus constituer une peur pour la population. Lorsqu’il est découvert précocement, on peut le guérir complètement, au point de l’oublier », rassure le professeur TENGUE, médecin lieutenant-colonel et spécialiste en urologie à l’hôpital Dogta- Lafiè. Selon lui, l’enjeu est clair : détecter la maladie à un stade localisé, avant qu’elle ne progresse et ne compromette les possibilités de traitement.
Les signes d’alerte : difficultés à uriner, douleurs pelviennes, sang dans les urines; apparaissent généralement lorsque la maladie a déjà franchi un cap avancé. « C’est pourquoi le dépistage régulier est essentiel, même en l’absence de symptômes », insiste-t-il.
Deux examens simples constituent la base de ce dépistage :
- Le dosage du PSA (Antigène Spécifique de la Prostate), réalisé à partir d’une prise de sang. Un taux anormalement élevé peut révéler un trouble nécessitant des examens complémentaires.
- Le toucher rectal, rapide et indolore, qui permet au médecin d’évaluer la taille, la forme et la consistance de la prostate.
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Qui doit se faire dépister et quand ?
Le professeur TENGUE recommande à tous les hommes de commencer ce suivi à partir de 50 ans. Pour ceux présentant des antécédents familiaux ou appartenant à un groupe à risque élevé – notamment les hommes de race noire – le dépistage doit débuter dès 40 ans.
Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas de méthode de prévention absolue contre ce cancer. Toutefois, adopter une alimentation équilibrée, maintenir un poids sain et consulter régulièrement peut contribuer à réduire les risques. « Le dépistage est un acte de responsabilité, autant pour soi que pour sa famille », souligne-t-il.
Soulignons que consacrer quelques minutes à un test simple peut éviter des années de lutte contre une maladie avancée. Dans la bataille contre le cancer de la prostate, l’information et la vigilance restent les armes les plus efficaces.