Au Togo, sur 186 organes de presse ayant postulé pour bénéficier de l’aide de l’Etat à la presse, seuls 119 ont franchi le cap de l’éligibilité fixé par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Un choix stratégique, qui illustre la volonté de l’État de soutenir un secteur clé tout en imposant davantage de rigueur.
L’enveloppe globale allouée pour l’exercice 2025 s’élève à 150 millions de francs CFA. Mais au-delà du montant, c’est la méthode de répartition qui attire l’attention. La HAAC a privilégié des critères précis : régularité de parution, solidité économique et capacité à s’imposer dans un environnement médiatique de plus en plus concurrentiel.
La nouveauté cette année au Togo réside dans le mode de paiement. Fini les chèques, place désormais aux virements bancaires, un mécanisme plus transparent et traçable. Une évolution saluée par de nombreux professionnels, qui y voient une avancée dans la gestion des fonds publics.
Vers une presse plus responsable au Togo
La diversité du paysage médiatique togolais a été prise en compte : presse écrite, audiovisuelle et médias en ligne ont tous été évalués selon leurs spécificités. Toutefois, un point de friction persiste. Les médias numériques, en plein essor, contestent les critères de parution jugés trop rigides et inadaptés à la réalité du digital.
Lire aussi: Cancer de la prostate au Togo : mieux comprendre pour mieux prévenir
Face à ces critiques, la HAAC a ouvert la porte à une concertation élargie entre les acteurs du secteur. Objectif, définir des seuils consensuels pour évaluer la performance des médias digitaux. Cette démarche vise à mieux intégrer la presse en ligne dans le dispositif, sans pour autant sacrifier l’exigence de professionnalisme.
Cette sélection, loin de se limiter à une simple répartition budgétaire, traduit un message clair : l’État entend encourager les médias capables de prouver leur sérieux et leur viabilité. Dans un contexte marqué par la prolifération de sites et journaux aux fortunes diverses, l’aide publique devient un levier stratégique pour élever les standards et renforcer la crédibilité du journalisme togolais.
Si des ajustements restent nécessaires, notamment pour les acteurs du numérique, la dynamique enclenchée par la HAAC pourrait bien marquer un tournant. En choisissant la rigueur et la transparence, l’État togolais trace une voie : celle d’une presse plus professionnelle, plus indépendante et surtout plus adaptée aux réalités contemporaines.