L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. Le 3 juillet 2025 restera comme une date charnière pour l’enseignement supérieur et le secteur aérien au Togo. Ce jour-là, l’Université de Lomé et l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) ont scellé une alliance stratégique pour relever un défi de taille. Il s’agit de former localement une main-d’œuvre qualifiée, prête à faire décoller le pays dans l’arène régionale du transport aérien.
Dans un monde où la sécurité et l’efficacité aériennes ne laissent plus place à l’improvisation, le Togo fait un pari audacieux mais réfléchi de développer sur son sol les compétences de demain. Grâce à ce protocole d’accord-cadre, l’Université de Lomé — avec en première ligne son École Polytechnique — proposera des formations pointues, courtes mais intensives, dans des domaines jusqu’ici peu accessibles aux étudiants togolais : pilotage, ingénierie aéronautique, maintenance et exploitation aéroportuaire.
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« Cet accord permettra la mise en place de certifications de courte durée, allant de trois à six mois, dans le domaine de l’aéronautique », a déclaré Adama Kpodar, président de l’Université de Lomé. Les formations, d’une durée de trois à six mois, déboucheront sur des certifications reconnues, adossées aux standards internationaux grâce à l’expertise technique de l’ANAC.
Faire du Togo un hub aérien régional
Cette initiative ambitieuse ne naît pas du hasard. Elle s’inscrit dans la dynamique impulsée par les plus hautes autorités togolaises. L’objectif est de positionner le Togo comme hub aérien régional. Le gouvernement investit déjà dans des infrastructures modernes, comme la modernisation de l’aéroport de Lomé-Tokoin, mais sait qu’un aéroport sans professionnels formés reste une coquille vide.
Avec ce partenariat, le Togo anticipe les besoins de demain : plus de vols régionaux, plus de fret aérien, plus de technologies… donc plus de professionnels capables d’opérer et réguler ce système complexe. Et dans un contexte où la demande mondiale de personnel qualifié en aviation ne cesse de croître, cette alliance universitaire pourrait bien devenir une vitrine sous-régionale de l’excellence togolaise.
ANAC et UL : deux ailes pour un même envol
Le directeur général de l’ANAC, Abdou Ahabou Idrissou, ne cache pas son enthousiasme. Pour lui, ce sont les bases d’une aviation civile togolaise plus compétitive, plus durable et alignée sur les exigences internationales. Le message est clair. Le Togo ne veut plus importer ses talents, il veut les cultiver localement, avec la rigueur et la vision d’un pays qui croit en son potentiel.
Un comité de suivi, composé de représentants des deux institutions, veillera à la bonne exécution de ce partenariat, avec une ouverture possible vers l’Université de Kara. Une manière de décentraliser la formation de haut niveau et d’élargir l’impact du programme sur tout le territoire.
En forgeant ce lien entre savoir et savoir-faire, le Togo confirme sa volonté de bâtir un avenir ambitieux, tourné vers l’innovation, la compétence locale et l’indépendance technologique. Ce protocole n’est pas une simple formalité. C’est un moteur d’espoir, une réponse concrète aux aspirations des jeunes et un coup d’accélérateur pour un pays qui refuse de rester au sol.
Parce qu’un jour, quand les avions du Togo voleront plus haut et plus loin, ce seront peut-être des pilotes, ingénieurs ou techniciens formés à l’Université de Lomé qui seront aux commandes. Et ce jour-là, le ciel ne sera plus une limite, mais un terrain conquis.