Après une mobilisation nocturne non autorisée dans certains quartiers de Lomé, les autorités judiciaires ont décidé de remettre en liberté la majorité des personnes interpellées. Une décision motivée par le souci d’apaisement, dans un climat sous tension marqué par des appels à la déstabilisation venus de l’étranger.
Ce choix, loin d’un simple laxisme, témoigne de la volonté des autorités de désamorcer une situation potentiellement explosive. Le ministère public a préféré rappeler la loi tout en privilégiant une sortie pacifique à cette crise larvée, dans une logique de préservation de la paix civile.
Préserver la paix civile dans un contexte sensible
Le mot d’ordre des autorités judiciaires togolaises, en réponse aux événements des 5 et 6 juin à Lomé, semble clair : paix civile. Dans la nuit du 5 juin, des groupuscules ont investi les rues sans autorisation, répondant à des appels à manifester lancés depuis l’étranger. À l’aide de casseroles et de barricades, ils ont perturbé la circulation et semé le désordre dans plusieurs quartiers.
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Après quelques jours, le parquet a libéré 56 personnes, certaines pour absence de charges sérieuses, d’autres après un simple rappel à la loi. Un acte salué par Me Claude AMEGAN, Président du Conseil d’Administration du Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) : « C’est bien que ces personnes interpellées soient libérées… Je crois qu’il faut tirer chapeau aux autorités pour cette mesure de sagesse. »
Selon lui, cette libération montre que les dirigeants ont prêté oreille au cri du peuple.
Un choix stratégique au service de la paix civile
En optant pour une libération préventive, les autorités togolaises cherchent à contenir les tensions et à prévenir toute escalade. L’enquête se poursuit pour les cas les plus graves, mais la ligne de conduite reste celle d’une réponse mesurée, à rebours des incitations extérieures à la violence.
Cette approche, alliant fermeté et écoute, vise à maintenir la paix civile dans un environnement fragilisé. Pour Me AMEGAN, il est maintenant essentiel que la justice suive son cours avec célérité et équité : « Nous croyons que la justice sera faite dans les meilleurs délais pour que eux aussi puissent recouvrer leur liberté. »
Entre sagesse institutionnelle et vigilance citoyenne, c’est un dialogue discret mais décisif qui se joue, pour que la paix civile reste une réalité tangible et durable au Togo.
Alida AKAKPO