Le choc est brutal mais annoncé. Depuis le 3 mai 2025, les Ghanéens déboursent davantage pour deux des besoins les plus essentiels : l’électricité et l’eau. La Commission de régulation des services publics (PURC), après un examen trimestriel, a entériné une hausse de 14,75 % pour l’électricité et de 4,02 % pour l’eau. Une annonce lourde de conséquences pour des ménages déjà éprouvés par un contexte économique tendu.
Derrière ces chiffres, c’est toute une mécanique financière et énergétique que la PURC tente de rééquilibrer. Selon l’institution, plusieurs facteurs macroéconomiques justifient cette révision : la dépréciation continue du cedi face au dollar, une inflation galopante, sans oublier la flambée des coûts du carburant, notamment du gaz naturel, pierre angulaire de la production thermique.
Un équilibre précaire entre viabilité économique et pression populaire au Ghana
La Commission ne s’en cache pas. Le Ghana doit faire face à une dette tarifaire de près d’un milliard de GHS (976 millions). La moitié de ce déficit, contracté en 2024, sera absorbée par l’ajustement immédiat. L’autre moitié sera progressivement répartie sur le reste de l’année pour éviter un choc trop violent pour les consommateurs. Une stratégie de « dose contrôlée », difficile à avaler mais indispensable, selon la PURC, pour éviter l’effondrement des services publics.
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Car la menace est bien réelle. À défaut de mesures correctrices, c’est la continuité même de la fourniture d’eau et d’électricité qui serait compromise. Le régulateur veut rassurer. Il ne s’agit pas de punir mais de préserver, en garantissant une certaine durabilité économique du secteur. Une logique implacable, mais qui suscite de vives inquiétudes chez les citoyens.
Pour ne pas ajouter la confusion à la colère, la PURC mise sur la transparence. Les détails complets de ces nouveaux tarifs seront rendus publics via la Gazette nationale et consultables en ligne. L’objectif est clair. Il s’agit d’informer, anticiper, mais surtout responsabiliser. Car la consommation, désormais plus coûteuse, devra peut-être aussi devenir plus sobre.
Le Ghana entre dans une phase critique où la rigueur budgétaire s’entrechoque avec les réalités sociales. Les mois à venir seront décisifs. À court terme, les consommateurs paieront plus. Mais à long terme, cette réforme tarifaire sera jugée à l’aune d’un seul critère : la qualité et la fiabilité des services rendus.