À l’approche du 1er mai, le gouvernement met la barre haute au Togo. Finies les importations inutiles, les produits d’ailleurs qui envahissent nos réceptions officielles. La ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Kayi Mivedor-Sambiani, a lancé un rappel aussi ferme que symbolique dans un communiqué ce 29 avril 2025. Toutes les structures publiques sont tenues de privilégier les biens et services locaux dans le cadre des célébrations de la fête du travail.
Ciblant ministères, sociétés d’État, comités administratifs et techniques, la note ministérielle impose une logique cohérente. Il s’agit de faire de chaque cocktail, chaque dîner de gala ou atelier organisé une vitrine du savoir-faire national. L’initiative, qui s’inscrit dans la continuité des orientations du Premier ministre, vise à transformer les événements officiels en leviers concrets de valorisation des filières locales.
Une politique de fond, pas un simple geste symbolique
Loin d’un effet d’annonce, cette directive s’ancre dans une politique ambitieuse amorcée depuis 2020 avec l’instauration du mois du « Consommer local » chaque octobre. Un mois pour promouvoir le “Made in Togo”, certes, mais désormais un réflexe à intégrer dans tous les actes de gestion publique.
« Le respect de ces dispositions est la clé de réussite de notre politique de promotion de la consommation locale », insiste la ministre Mivedor-Sambiani. Et pour cause : en misant sur les produits transformés localement, sur l’artisanat togolais, sur les services prestés par des acteurs du cru, l’administration devient un moteur de développement socio-économique durable.
Une opportunité pour les producteurs au Togo
Cette mesure est aussi une aubaine pour les producteurs, artisans et entrepreneurs locaux, trop souvent évincés par la concurrence étrangère, parfois même lors des cérémonies d’État. Désormais, ils ont l’opportunité de briller dans des cadres prestigieux et de démontrer que qualité et “local” ne sont pas antinomiques.
L’instruction ministérielle agit ici comme un booster économique, un coup de projecteur sur la richesse et la diversité des productions togolaises, du textile aux mets traditionnels en passant par les cosmétiques naturels ou les boissons locales.
Un 1er mai comme signal fort
En transformant la fête du travail en célébration de l’économie locale, le Togo envoie un message fort. Il ne s’agit plus seulement de revendiquer des droits ou de valoriser les efforts des travailleurs, mais de leur offrir un environnement économique cohérent et favorable à leur épanouissement.
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Car consommer local, c’est aussi protéger l’emploi, encourager l’innovation nationale, réduire la dépendance aux importations et construire une souveraineté économique pérenne.
L’heure est à l’exemplarité. Dans un pays où les défis économiques sont grands, chaque geste compte. Le secteur public, par son poids symbolique et financier, a un rôle clé à jouer. À travers cette mesure, le Togo renforce son identité économique et invite les citoyens à en faire autant. Le patriotisme commence dans l’assiette, dans la tenue, dans chaque service rendu par un acteur local.