La Police Nationale annonce avoir dans ses mailles cinq individus auteurs d’un acte d’une cruauté inouïe. Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2024, T. Roger, un jeune maçon de 25 ans, a perdu la vie de façon tragique. Ce dernier est une victime d’un lynchage sauvage dans le quartier Attiégou Yayrakomé. Une enquête menée tambour battant par la Police nationale a permis d’identifier et d’appréhender cinq suspects deux jours plus tard.
Ce drame soulève à nouveau la question brûlante de l’auto-justice, un fléau qui gangrène la société et remet en cause l’autorité de la justice formelle.
Le crime reconstitué par le Police Nationale
Tout a commencé lorsqu’un appel anonyme, le 2 novembre, a conduit les agents du commissariat de Hedzranawoé à découvrir un corps sans vie. Les premières constatations indiquent rapidement que T. Roger a été lynché après avoir été surpris, selon les suspects, en flagrant délit de vol d’un casque de moto dans un garage.
Ligoté contre un camion, battu avec violence, puis aspergé de gasoil, le jeune homme n’a eu aucune chance. Une vidéo amateur, filmée par A. Yao Pierre, alias Chinois, a permis de reconstituer l’horreur des faits. L’enregistrement dévoile non seulement la brutalité de l’agression, mais aussi la passivité complice de certains témoins, préférant capturer la scène au lieu de chercher à la stopper.
Interpellation des suspects
Grâce à cette vidéo accablante et aux témoignages recueillis, la Police nationale a agi avec rapidité et efficacité. Le 4 novembre, une descente dans le garage en question a abouti à l’interpellation de cinq individus. Ces derniers ne sont autre que T. Fadil, 18 ans, apprenti soudeur ; S. Abdoul Mossowil, 20 ans, apprenti mécanicien ; T. Agbé, 24 ans, apprenti peintre auto ; A. Yao Pierre, 32 ans, cuisinier et auteur présumé de la vidéo ; A. Kodjovi, 34 ans, menuisier.
Lire aussi: Togo/Recensement biométrique: Les préparatifs se poursuivent
Ces derniers seront bientôt présentés au procureur de la République pour répondre de leurs actes. Cependant, plusieurs complices présumés restent en fuite et sont activement recherchés par les autorités.
L’appel des autorités contre l’auto-justice
Cette affaire met en lumière un problème récurrent. Celui de l’auto-justice. Sous couvert de colère ou de vengeance, certains citoyens prennent la loi entre leurs mains, entraînant souvent des conséquences irréversibles. Face à ce drame, la Police nationale exhorte la population à collaborer avec les forces de l’ordre plutôt qu’à se substituer à elles.
Pour T. Roger, il est trop tard. Mais son sort tragique doit servir d’avertissement. Une justice digne de ce nom ne peut tolérer que de telles scènes se répètent. À Lomé comme ailleurs, ces actes ignobles doivent être enrayés.
Charbel SOSSOUVI
