À l’heure où le marché automobile togolais tente de respirer face aux embouteillages administratifs et logistiques, l’Office Togolais des Recettes (OTR) vient d’annoncer une décision qui pourrait changer la donne. Une réduction exceptionnelle de 20 % sur les frais de dédouanement des véhicules de plus de cinq ans. Une bouffée d’air frais pour les importateurs, les concessionnaires et les particuliers qui rêvent de mettre enfin leurs voitures en circulation.
Du 1er septembre au 15 novembre 2025, les véhicules dits « en souffrance » sous douane pourront bénéficier de cet allègement. L’objectif est clair : désengorger les parcs automobiles saturés et inciter à de nouvelles commandes à l’approche des fêtes de fin d’année, période traditionnellement marquée par une forte activité commerciale.
Mais l’OTR est catégorique : pour profiter de l’avantage, la liquidation et le paiement effectif des droits et taxes doivent intervenir au plus tard le 30 novembre 2025. Passé ce délai, l’allégement disparaît automatiquement, sans recours possible.
Une décision ancrée dans le code des douanes
Selon le communiqué, cette réduction de 20 % s’inscrit pleinement dans les dispositions du Code des douanes national. Elle reflète la volonté de l’administration fiscale de conjuguer rigueur et flexibilité. Loin d’être une faveur ponctuelle, elle s’intègre dans une logique de facilitation fiscale et de promotion de la mise à la consommation des véhicules bloqués.
L’enjeu est double. Il s’agit de fluidifier la chaîne logistique et stimuler le marché local, alors que les importations de véhicules constituent une part importante de l’économie togolaise.
Ce n’est pas la première fois que l’OTR use de ce levier. En 2021, dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, l’administration avait accordé un assouplissement bien plus généreux : 40 % de réduction. Une mesure qui avait permis d’alléger la pression financière sur les contribuables et de soutenir un secteur fragilisé.
Cette nouvelle annonce, bien que moins spectaculaire, témoigne d’une continuité stratégique visant à équilibrer la collecte fiscale et le soutien à l’activité économique.
Une opportunité de l’OTR à saisir
Pour de nombreux particuliers et commerçants, cette décision représente une opportunité unique. En effet, les véhicules de plus de cinq ans constituent une large part des importations au Togo, prisés pour leur rapport qualité-prix. En réduisant les frais de dédouanement, l’OTR ouvre la voie à une mise en circulation plus rapide de milliers de voitures actuellement immobilisées.
Cette mesure pourrait également dynamiser les commandes de nouveaux véhicules, créant un effet d’entraînement sur le marché automobile, mais aussi sur les secteurs connexes : garages, assurance, pièces détachées, transport urbain.
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À chaque fin d’année, le contribuable togolais s’attend désormais à un geste de l’OTR. Ce nouvel abattement confirme la dimension récurrente et stratégique de ces ajustements fiscaux. Derrière les chiffres, c’est une volonté d’adapter l’économie togolaise aux réalités du terrain, en conciliant recouvrement des recettes et soutien au pouvoir d’achat.
L’initiative de l’OTR ne se limite pas à une réduction de 20 %. Elle s’apparente à un signal fort envoyé aux importateurs et usagers de la route : la fiscalité peut être un levier de dynamisation, et non un frein. Reste à voir si cette mesure suffira à libérer totalement les parcs automobiles et à redonner un souffle nouveau au marché. Mais une chose est certaine : pour les propriétaires de véhicules en souffrance, l’heure de mettre enfin les clés dans le contact est peut-être arrivée.