Le Togo franchit une nouvelle étape dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Depuis le mardi 2 septembre, le gouvernement a annoncé une série de mesures drastiques pour sécuriser la frontière ouest du District autonome du Grand Lomé (DAGL). Objectif, mettre fin aux trafics illicites qui gangrènent la capitale et renforcer la protection des citoyens.
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La décision, portée par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Calixte Batossie Madjoulba, fait suite à une évaluation de la situation sécuritaire. Le constat est préoccupant : trafic de drogues, traite d’êtres humains, contrebande de carburant et de médicaments, circulation d’armes, sans oublier les flux de véhicules et motos volés destinés à des activités criminelles. Face à ces menaces, l’État a choisi d’agir sans délai.
Fermeture des passages clandestins et contrôle renforcé
Toutes les brèches et points de passage non autorisés le long de la frontière ont été fermés. Désormais, seuls les dispositifs officiels serviront de couloirs pour franchir cette zone sensible. Le dispositif sécuritaire est redéfini afin de garantir une surveillance plus étroite et plus efficace.
Conscient de la nécessité de préserver la vie quotidienne des populations frontalières, le gouvernement a aménagé huit postes d’immigration à franchissement piéton. Répartis entre Ségbé (Akpokploé, Yokoè Copégan, Lankouvi, Akato Viépé) et Aflao (Kodomé, Casablanca, Todman, Adjinamoto), ces points officiels deviennent les seules portes légales pour traverser à pied. Quant aux véhicules, motos et tricycles, ils devront obligatoirement passer par les postes frontaliers officiels de Ségbé et d’Aflao. Toute infraction sera sévèrement sanctionnée.
Une stratégie appelée à s’étendre au Togo
Le ministre Madjoulba a indiqué que ces mesures, pour l’instant concentrées sur le Grand Lomé, seront progressivement élargies aux autres régions. L’approche s’inscrit dans une stratégie nationale de sécurisation graduelle et ciblée, adaptée aux priorités locales. Les populations sont appelées à coopérer pleinement avec les forces de l’ordre et à signaler toute activité suspecte via le numéro vert gratuit 1014.
Au-delà du contrôle des flux, c’est un véritable message de fermeté que le gouvernement envoie aux réseaux criminels. Le Togo affiche sa détermination à protéger ses frontières, sécuriser ses citoyens et restaurer la confiance dans les zones frontalières. Une stratégie qui, si elle est suivie avec rigueur et coopération des populations, pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre la criminalité organisée.