Au Togo, l’accès à Internet fixe par fibre optique progresse, mais à quel prix et pour quelle qualité ? Selon la dernière évaluation de la qualité d’expérience (QoE) de l’ARCEP menée en partenariat avec le géant nPerf, le constat est sans appel. Canalbox règne sans partage sur le marché, mais reste encore loin des performances attendues au sein de l’espace UEMOA.
Avec 61 % de parts de marché, Canalbox, filiale du groupe GVA, écrase la concurrence locale et laisse Yas Togo (groupe Axian) à la traîne avec 39 %. Sur les cinq indicateurs à savoir: débits descendants et montants, latence, navigation web et streaming YouTube, Canalbox surclasse son concurrent dans toutes les catégories.
Des chiffres qui parlent
Entre avril 2024 et mars 2025, les consommateurs ont tranché à travers leurs usages :
Débit descendant : 35,08 Mbps pour Canalbox, contre 29,64 Mbps pour Yas Togo.
Débit montant : 8,08 Mbps (Canalbox) contre 6,70 Mbps (Yas Togo).
Navigation web fluide : 48,09 % pour Canalbox contre 43,35 %.
Streaming YouTube : Canalbox atteint 71,55 %, Yas Togo plafonne à 68,25 %.
Canalbox enregistre un score global de 67 987 points, loin devant son concurrent (51 701), consolidant sa position de leader pour la deuxième année consécutive.
Le Togo reste un petit joueur
Dans la sous-région UEMOA, le classement change radicalement de ton. Sur les neuf opérateurs évalués, Canalbox se classe 4e, tandis que Yas Togo tombe à la 8e place. Le roi togolais reste loin de détrôner l’empereur sous-régional : Orange Côte d’Ivoire, avec un débit descendant de 91,9 Mbps, soit trois fois plus rapide que Yas Togo et 2,5 fois plus performant que Canalbox.
Par ailleurs, l’ARCEP note que la qualité d’expérience de l’internet fixe par fibre offerte au Togo est paradoxalement moins bonne que l’internet mobile 4G alors que la fibre optique permet d’offrir des débits largement plus importants. Un comble, quand on sait que la fibre optique est censée offrir des débits bien supérieurs.
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Tout en saluant les efforts des deux opérateurs, le régulateur appelle à un sursaut de qualité. Objectif, permettre aux abonnés de bénéficier enfin d’un internet fixe digne des standards internationaux, à la hauteur des ambitions numériques du pays.
Si Canalbox domine le marché local, cela ne suffit plus à convaincre un public de plus en plus exigeant. Le consommateur veut de la vitesse, de la stabilité et de la performance. Et surtout, il veut que l’investissement dans la fibre se traduise par une réelle amélioration de son expérience numérique. La balle est dans le camp des opérateurs. Le temps des demi-mesures est révolu.
