Le Ministère des Ressources Halieutiques, Animales et de la Réglementation de la Transhumance, conduit par le Général de Brigade Yark Damehame, était à Kara les 29 et 30 octobre 2024. Objectif, sensibiliser les éleveurs et redynamiser les comités locaux de la transhumance afin de prévenir les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs, souvent liés à la dévastation des cultures.
Cette rencontre, organisée au Palais des Congrès de Kara, a réuni divers acteurs du secteur. Nous notons des organisations de la société civile, producteurs, éleveurs, responsables des structures agricoles et d’élevage, forces de l’ordre, chefs traditionnels, ONG PROMEDIATION, ainsi que les autorités locales et préfectorales de la région de la Kara.
Une réponse aux conflits liés à la transhumance
Les incidents entre éleveurs et agriculteurs se multiplient à travers le pays, parfois avec des conséquences dramatiques. En cause, des troupeaux dévastant les cultures et, dans certains cas, des comportements violents de jeunes bouviers inexpérimentés, allant jusqu’à des agressions physiques et sexuelles. Ces affrontements, qui partent souvent de simples disputes, dégénèrent rapidement et entraînent des pertes en vies humaines.
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Le ministre Yark Damehame a clairement exprimé l’importance de cette mission. « Nous sommes ici pour faire en sorte que la cohésion sociale et le vivre-ensemble règnent dans nos contrées. La paix n’a pas de prix, et tout ce qui pourrait compromettre cette vie commune doit être combattu. »
Pour une transhumance réglementée et apaisée
L’un des points centraux de cette rencontre est la réaffirmation de la nécessité d’une réglementation stricte de la transhumance. Le ministre a insisté sur l’importance de respecter les zones de pâturage et les itinéraires de transhumance définis, afin d’éviter toute dévastation des cultures agricoles et de garantir une coexistence pacifique entre agriculteurs et éleveurs.
« L’agriculteur a besoin de l’élevage, et inversement, mais nous devons faire en sorte que les deux cohabitent sans se heurter », a souligné le ministre. Il a également averti des dangers d’une escalade rapide des conflits, souvent déclenchée par de simples disputes entre jeunes bouviers et agriculteurs, mais qui peuvent rapidement impliquer des familles entières, voire des communautés. Ce qui rend la résolution du conflit extrêmement difficile.
Le ministre a aussi mis en garde contre la croissance démographique, qui accroît la pression sur les terres et exacerbe les tensions entre éleveurs et agriculteurs. Il a exhorté les éleveurs à gérer leurs troupeaux de manière responsable et à respecter les espaces qui leur sont dédiés, afin de ne pas compromettre la paix et la cohésion sociale.
Appel à la vigilance et à la collaboration
Le ministre des Ressources Halieutiques et de la Transhumance a également profité de cette rencontre pour adresser un appel à la vigilance. Il a encouragé les éleveurs et les communautés locales à dénoncer tout comportement répréhensible, qu’il soit le fait d’étrangers ou de membres de leur propre communauté.
Il a également critiqué certaines erreurs commises par les forces de l’ordre lors de la gestion des conflits liés à la transhumance, les invitant à davantage de rigueur et de professionnalisme dans leurs interventions.
Cette rencontre a été marquée par une forte implication des participants, tous conscients de l’importance de cette initiative pour garantir une meilleure gestion de la transhumance et préserver la paix entre les communautés. Les conseils et exhortations du ministre ont trouvé un écho favorable auprès de l’assistance, composée d’éleveurs, de producteurs, d’autorités locales et de représentants de la société civile.
Le ministère, avec l’appui des acteurs présents, espère désormais que les nouvelles mesures et recommandations permettront de prévenir les conflits et d’assurer une transhumance plus apaisée à l’avenir.
Plaki SIMLIWA