La tradition a de ces parfums d’éternité qui transcendent le temps. Depuis des siècles, les Evala rythment la vie du peuple kabyè. Cette année encore, le rendez-vous est tenu, et de la Kozah jusqu’à Doufelgou, la fièvre des luttes traditionnelles a embrasé les cœurs et les arènes. Point d’orgue, la finale du canton de Yadè, ce 22 juillet 2025, à laquelle a assisté le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé.

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Dès 10h15, les clameurs du public montent en flèche. Dans l’arène de Yadè, l’heure est au choc fratricide : les Evala de Yadè-Haut, en blanc, croisent les bras avec leurs frères de Yadè-Bas, parés de vert. Chaque prise, chaque chute, chaque cri du tambour résonne comme un écho ancestral. Faure Gnassingbé, installé aux premières loges, observe avec intensité.

Evala 2025, Yadè en ébullition 

Les premières confrontations tournent à l’avantage de Yadè-Haut. Mais dans une remontée spectaculaire, Yadè-Bas inverse la tendance. Portés par une énergie collective, leurs lutteurs alignent les victoires, jusqu’à faire taire les tambours adverses. Score final : 29 contre 18. Victoire éclatante de Yadè-Bas. L’arène exulte, les corps s’enlacent, et l’histoire retient une fois encore la puissance symbolique de ce combat rituel.

Quelques heures plus tôt, à l’EPP Pya Akéi, un autre duel avait déjà mis en haleine les passionnés. Akéi-Lao et Kioudè-Gnama s’y sont affrontés en quarts de finale. Résultat sans appel : 28 à 11 pour Akéi-Lao. Une domination nette, dans un climat empreint de ferveur et de dignité. Là encore, le Président du Conseil a honoré de sa présence ces jeunes qui, par leur force et leur courage, marquent leur passage à l’âge adulte.

Evala, un moteur économique et culturel

Mais les Evala ne sont pas qu’un spectacle de lutte. Ils sont aussi un pilier économique et social. Durant cette période, le pays kabyè se transforme en véritable carrefour d’échanges : houes forgées, poteries, produits agricoles, tenues traditionnelles… Tout se vend, tout se partage. Les commerçants locaux côtoient les sociétés venues faire la promotion de leurs marques. Les visiteurs repartent les bras chargés de souvenirs, les yeux encore imprégnés de danses, de chants et d’étreintes.

Les cabarets s’animent, les quartiers s’illuminent, les jeunes se retrouvent au rythme des soirées récréatives. Ici, chaque instant est une ode à la fraternité. Loin des projecteurs du monde, c’est un peuple tout entier qui célèbre son âme.

Evala 2025, au-delà des victoires sur le sable, a rappelé que la force d’un peuple ne réside pas uniquement dans ses bras, mais dans sa capacité à préserver, célébrer et transmettre. Dans chaque lutte, il y avait une mémoire. Dans chaque victoire, une fierté. Et dans chaque regard, l’écho d’un Togo qui, entre modernité et tradition, avance debout, uni, et fier.