Donner plus de place aux femmes dans l’entrepreneuriat ne se décrète pas. Cela s’organise, se structure et s’intègre à tous les niveaux des projets et des structures qui accompagnent l’écosystème. C’est dans cet esprit que s’est tenu, du 16 au 18 juin 2025, dans la salle de réunion de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) à Lomé, un atelier de formation sur la programmation sensible au genre.

Organisée dans le cadre du programme Investing in Young Businesses in Africa – SEED (IYBA-SEED), cette session stratégique visait à renforcer les capacités des acteurs de l’écosystème entrepreneurial à concevoir et mettre en œuvre des projets plus inclusifs. Ceci du fait que malgré les avancées enregistrées au cours de ces dernières années, les femmes entrepreneures restent confrontées à de nombreux obstacles systémiques dans l’accès aux ressources, à l’accompagnement et aux opportunités économiques.

Ces freins sont profondément enracinés dans des normes sociales, des politiques publiques inadaptées et des pratiques de communication souvent stéréotypées. Par conséquent une approche transformatrice du genre s’avère nécessaire, pour corriger les déséquilibres existants tout en transformant les structures qui les entretiennent.

Trois jours pour déconstruire, apprendre et co-construire

Cette session de formation, à haute valeur stratégique, a rassemblé des représentants d’organisations d’appui aux entreprises (OAE), des acteurs des médias, des experts en développement et des partenaires institutionnels, tous mobilisés autour d’un objectif commun : renforcer leurs capacités à concevoir, mettre en œuvre et évaluer des projets entrepreneuriaux qui tiennent compte des inégalités de genre, afin de construire un tissu économique plus inclusif, équitable et performant.

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Animé par Susana Martinez Restrepo, experte genre du programme IYBA-SEED, l’atelier a permis aux participants d’acquérir des outils pratiques et des méthodologies concrètes pour conduire une analyse genre approfondie, identifier les dynamiques de pouvoir, les rôles sociaux différenciés et les inégalités systémiques freinant la réussite des femmes entrepreneures. L’accent a également été mis sur la formulation d’indicateurs sensibles au genre, indispensables pour mesurer l’impact réel des projets et ajuster les stratégies en fonction des besoins différenciés des bénéficiaires.

Enfin, les participants ont été accompagnés pour intégrer concrètement la dimension genre à chaque étape du cycle de projet, de la planification à l’évaluation, en passant par la mise en œuvre et la gouvernance interne des structures. Ces moments d’échanges ont été enrichis par le partage de bonnes pratiques et de réalités de terrain.

Une journée dédiée à la communication sensible au genre

Le troisième jour de l’atelier a été consacré à une formation spécifique sur le thème : « Communication sensible au genre pour la promotion des femmes entrepreneures ». L’objectif de cette session était clair : outiller les consultants et acteurs des médias pour qu’ils soient capables d’identifier et de corriger les biais sexistes dans les campagnes médiatiques, afin de promouvoir une image réaliste, positive et inclusive des femmes entrepreneures, et ainsi contribuer à briser les stéréotypes de genre.

« Cet atelier dédié à la communication sensible au genre pour la promotion des femmes entrepreneures a été très important pour les praticiens des médias et de la communication en général. Il a permis d’avoir une meilleure compréhension sur les biais sexistes dans les productions journalistiques et les campagnes médiatiques, et a renforcé nos capacités. On en ressort grandis et j’espère qu’il y aura d’autres opportunités d’échanges dans ce sens », a fait savoir Octave BRUCE, Journaliste, Togo FIRST.

Une volonté claire de transformation durable par IYBA-SEED

Mis en œuvre au Togo par Expertise France, en partenariat avec l’Agence de Développement des Très Petites et Moyennes Entreprises (ADTPME), le programme IYBA-SEED vise à renforcer durablement l’écosystème entrepreneurial togolais, avec un accent particulier sur les jeunes et les femmes. L’intégration du genre ne constitue pas un critère secondaire ou un simple indicateur de conformité, mais un véritable levier de performance économique et d’impact social.

« Nous avons donc voulu intégrer une approche sensible au genre afin de lever les obstacles spécifiques que les femmes rencontrent, renforcer leur accès aux services d’accompagnement, et favoriser leur pleine participation à la dynamique entrepreneuriale togolaise. C’est une condition essentielle pour construire un écosystème plus inclusif, équitable et durable », a souligné Gagnon MASSEME, Responsable IYBA-SEED Togo – Expertise France.

À l’issue de la formation, les participants repartent mieux outillés, sensibilisés et engagés. Des plans d’action ont été esquissés, des synergies renforcées, avec l’objectif de traduire les apprentissages de l’atelier en résultats concrets sur le terrain. L’équipe IYBA-SEED Togo s’est félicitée de la forte mobilisation des structures participantes et a réaffirmé son engagement à accompagner leur montée en compétences dans une logique de transformation systémique et durable de l’écosystème entrepreneurial togolais.