Le tamarinier (Tamarindus indica) est bien plus qu’un arbre tropical exotique aux fruits délicieux. Sa culture offre une multitude d’avantages environnementaux, façonnant positivement les écosystèmes dans lesquels il prospère.
L’aire de distribution en Afrique couvre la zone tropicale aride au sud du Sahara qui s’étend du Sénégal à Djibouti et jusqu’à Madagascar. Au Togo, l’espèce est plus présente dans la zone soudanienne. L’utilité socio-économique du tamarinier est d’autant plus grande dans la mesure où son exploitation est plus assurée par les femmes.
Dans le cadre de la promotion de la consommation locale au Togo, une initiative inscrite au plan national de développement (PND) et à la vision stratégique Togo 2025, l’usage des fruits spontanés comme le tamarin s’est accru.
L’importance écologique du tamarinier
Avec ses racines profondes et étendues, le tamarinier agit comme un gardien des sols, prévenant l’érosion dans les régions sujettes aux fortes pluies et aux vents violents. Grâce à son processus de photosynthèse, le tamarinier absorbe le dioxyde de carbone de l’atmosphère, contribuant ainsi à atténuer le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
En fournissant habitat et nourriture à diverses espèces sauvages, le tamarinier favorise la biodiversité et contribue à la pollinisation d’autres plantes de l’écosystème. Adapté aux régions arides, le tamarinier réduit le besoin d’irrigation excessive grâce à son système racinaire profond, préservant ainsi les ressources en eau locales. Intégré dans les systèmes agroforestiers, le tamarinier favorise la gestion durable des terres, améliorant la fertilité des sols et réduisant l’utilisation d’engrais et de pesticides synthétiques.
Lire aussi: Togo/D2: Le programme de la 14ème journée
Le tamarinier ne se contente pas d’enrichir les sols et de nourrir les écosystèmes ; il incarne également une riche tradition culturelle et un héritage de conservation. En équilibrant la culture avec la préservation, nous garantissons un avenir où le tamarinier continue de jouer un rôle crucial dans la santé de notre planète.
Le tamarinier est bien plus qu’un arbre, c’est un symbole culturel profondément enraciné dans de nombreuses sociétés à travers le monde. De plus, sa présence favorise la biodiversité en offrant refuge et nourriture à une multitude d’espèces, contribuant ainsi à l’équilibre écologique.
Les initiatives de conservation visent à préserver la diversité génétique du tamarinier, assurant ainsi sa résilience face aux défis environnementaux futurs. En préservant sa diversité génétique, nous préservons également sa capacité à s’adapter aux changements climatiques et à continuer de prospérer dans divers habitats.
Les racines du tamarinier jouent un rôle essentiel dans la protection des sols contre l’érosion, assurant la stabilité des écosystèmes tropicaux. Cette contribution souvent négligée est cruciale pour maintenir la santé des sols et la durabilité des écosystèmes dans lesquels le tamarinier est présent.
Etude de la distribution et de la présence du tamarinier au Togo
D’après l’étude menée par SAMAROU et al. (2023). VULNÉRABILITÉ DU TAMARINIER (TAMARINDUS INDICA L., FABACEAE) FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES : CAS DU TOGO. Revue Agrobiologia (2023) 13(1) : 3300-3313. Université de Lomé.
Sous les conditions climatiques actuelles, environ 84 % du territoire est prédit très favorable à la conservation et à la culture du tamarinier contre 6 % du territoire non favorable. Les régions des Savanes et de la Kara constituent les habitats très favorables au développement du tamarinier.
Dans ces deux régions très favorables, on note un taux d’augmentation de l’habitat moyennement favorable. Les aires très favorables connaîtront une augmentation dans les régions méridionales (Maritime et Plateaux). Sur le plan administratif, les zones prioritaires prédites pour la conservation et la mise en culture du tamarinier sont plus localisées dans la région des Savanes.
Les aires moyennement prioritaires pour la conservation et la mise en culture du tamarinier sont représentées dans l’ouest de la région des Plateaux (18,62 %), la région des Savanes (17,24 %) et la région de Kara (17,82 %). Les zones de faible priorité pour le développement de l’espèce se situent plus dans la région des Plateaux (32,58 %) et la région Maritime (42,82 %).
L’influence du climat à l’horizon 2055 sur l’étendue des aires de distribution du tamarinier au Togo sera plus observée dans les régions Maritime, Plateaux et Centrale. Ces régions en majorité de la zone guinéenne seront marquées par une régression des habitats moyennement favorables au profit des habitats très favorables.
La culture du tamarinier représente bien plus qu’une simple pratique agricole ; c’est un investissement dans la préservation de notre environnement et de notre patrimoine culturel. En reconnaissant et en valorisant les multiples avantages environnementaux du tamarinier, nous pouvons travailler ensemble pour créer un avenir plus durable et résilient pour notre planète.
Plaki SIMLIWA