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Réseaux sociaux: Mise en garde du Procureur de la république contre les abus

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Réseaux sociaux: Mise en garde du Procureur de la république contre les abus

C’est à la salle Kéran de l’hôtel 2 février que a justice sonne l’alerte face aux abus en ligne. Ce n’est pas un simple rappel à l’ordre, mais un véritable signal d’alarme que le Procureur de la République près le Tribunal de Lomé, Mawama Talaka, a lancé ce vendredi 03 octobre lors d’un point de presse. Face à la prolifération de dérives sur les réseaux sociaux, il a appelé à une prise de conscience collective et averti que les auteurs de publications illicites, comme ceux qui les approuvent ou les partagent, seront désormais poursuivis sans concession.

Dans son intervention, le Procureur a reconnu que les réseaux sociaux demeurent un espace incontournable de communication et de liberté d’expression. Mais, a-t-il rappelé, ils ne peuvent devenir des terrains d’incitation à la haine, à la violence ou à la corruption morale de la jeunesse.

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De plus en plus, les autorités constatent une multiplication de contenus qui franchissent la ligne rouge sur les réseaux sociaux : injures graves et attaques personnelles ; outrages aux autorités publiques ; provocations à la discrimination ethnique et raciale ; diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public ; divulgations de secrets professionnels  et bien d’autres.

Selon Mawama Talaka, ces pratiques portent atteinte non seulement aux personnes, mais aussi à l’État et à la paix sociale.

Des lois déjà en vigueur pour les réseaux sociaux mais trop souvent ignorées 

Pour mieux cadrer ces dérives, le Procureur a rappelé que plusieurs textes législatifs régissent l’usage du numérique au Togo :

-La loi sur la cybersécurité qui protège l’espace numérique des attaques et abus ;

-La loi sur la protection de l’enfant, garante de l’intégrité des mineurs ;

-La loi sur la protection des données à caractère personnel, qui sanctuarise les informations privées.

Ces lois, souvent méconnues du grand public, prévoient des sanctions sévères. Ignorer ou enfreindre ces dispositions expose les contrevenants à des peines pour infractions contre les personnes, les biens et l’État.

Liberté d’expression ne rime pas avec impunité

Le Procureur a insisté sur un point capital. La liberté d’expression est un droit constitutionnel, mais elle ne doit pas être confondue avec le droit de diffamer, d’injurier ou d’inciter à la violence. « Nous sommes avertis », a-t-il lancé, solennel. « Désormais, quiconque produira, publiera, partagera ou validera un contenu illicite sera tenu pour responsable devant la justice. La complicité par approbation expose également à des poursuites. »

Au-delà des menaces de sanctions, l’allocution du Procureur sonne comme un appel au civisme numérique. Dans une société où Facebook, X (Twitter), TikTok et WhatsApp dictent parfois l’opinion publique, il est urgent que chaque citoyen mesure le poids de ses publications.

Les réseaux sociaux peuvent être un levier formidable d’éducation, d’entrepreneuriat et de développement, mais utilisés sans conscience, ils deviennent des armes de destruction sociale.

La conférence de presse de Mawama Talaka dépasse un simple avertissement. C’est une ligne rouge tracée par la justice togolaise sur l’utilisation des réseaux sociaux. Dans un monde où une publication peut devenir virale en quelques secondes, la responsabilité individuelle est plus que jamais engagée. Entre liberté et responsabilité, la frontière est désormais claire. L’abus numérique se paiera au prix de la loi.

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