Une fois encore, le football togolais quitte la scène africaine par la petite porte. Après des semaines d’espoir et de promesses, l’ASCK en Ligue des champions et Gbohloesu en Coupe CAF n’ont pas réussi à franchir l’obstacle du premier tour. Une élimination précoce qui s’ajoute à une série noire et révèle, plus que jamais, les failles profondes de notre football
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Engagés respectivement en Ligue des champions et en Coupe de la Confédération, les deux représentants du Togo n’ont pas su franchir le cap des préliminaires. L’ASCK, après un nul 1-1 à Lomé, s’est inclinée 3-1 face à la RS Berkane au Maroc. Gbohloesu, pour sa première expérience continentale, a subi la loi de l’USFA du Burkina Faso : défaite 1-0 à l’aller, puis 0-2 au retour à Kégué. Au total, les clubs togolais repartent avec un bilan inquiétant : quatre matchs, aucune victoire, deux buts marqués seulement et sept encaissés.
L’ASCK, trop court face à l’expérience marocaine
Après un nul (1-1) à Lomé, les Chauffeurs de la Kozah s’en allaient défier la RS Berkane au Maroc, un club habitué aux grandes soirées africaines. Mais le rêve a vite tourné au cauchemar : défaite 3-1, malgré une réaction timide en seconde période.
Cette élimination n’est pas seulement une défaite sportive, elle illustre le fossé qui sépare encore les clubs togolais des cadors continentaux. Préparation physique, gestion des temps forts, profondeur de banc : l’ASCK a montré des limites criantes face à une équipe mieux rodée et mieux structurée.
Gbohloesu, un baptême continental amer
Pour Gbohloesu, la première participation à la Coupe CAF devait être une fête. Elle s’est transformée en désillusion. Battus 1-0 à l’aller par l’USFA du Burkina Faso, les « Requins mâles » avaient encore l’espoir d’un retournement à domicile. Mais devant leur public de Kégué, ils se sont effondrés, concédant une défaite 0-2.
Pas de but marqué, trois encaissés, et surtout une impression d’impuissance. Le rêve continental a tourné court, laissant derrière lui un goût amer pour les supporters et une question lancinante : que manque-t-il vraiment à nos clubs pour exister en Afrique ?
Des lacunes qui plombent la compétitivité
Au-delà des résultats, ces éliminations soulignent des problèmes bien connus mais jamais résolus : préparations insuffisantes, souvent improvisées à la veille des compétitions, Instabilité technique, avec des changements d’entraîneurs mal gérés ; un manque de vision à long terme, faute de véritables projets sportifs ; une faiblesse organisationnelle et financière, freinant toute ambition sérieuse.
Si l’ASCK et d’autres clubs togolais ont, par moments, donné l’illusion d’un potentiel, cela reste bien loin des standards exigés pour rivaliser sur la scène africaine.
L’urgence de reconstruire
Le bilan est amer pour les clubs togolais en coupe continentale. 4 matchs joués, 1 match nul (ASCK), 3 défaites (1 ASCK, 2 Gbohloesu), 2 buts marqués (ASCK) et 7 buts encaissés (ASCK 4, Gbohloesu 3).
Le constat est clair. Le football togolais ne peut plus continuer à s’accrocher à des exploits isolés. Il doit repenser sa stratégie, investir dans la formation, la préparation et la stabilité des clubs. Sans une restructuration en profondeur, chaque campagne continentale se terminera en désillusion.
Le football togolais est aujourd’hui à la croisée des chemins. Soit il choisit la voie du renouveau avec des réformes courageuses, soit il se condamne à rester spectateur d’une Afrique qui avance sans lui. La balle est dans le camp des dirigeants… et le temps presse.