Produits couramment employés dans l’agriculture togolaise pour protéger les cultures, ces substances chimiques représentent une menace silencieuse pour la santé humaine et l’environnement. Face à cette réalité alarmante, former les premiers acteurs du secteur agricole devient une priorité nationale. C’est dans cette dynamique que le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF), avec l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), a tenu un atelier de formation stratégique du 16 au 19 juin 2025 au Palais des Congrès de Kara.
L’initiative, inscrite dans le cadre du projet ProGeTestA (Projet d’appui à la gestion efficiente des pesticides dans le secteur agricole au Togo), visait à renforcer les compétences des directeurs préfectoraux du MERF et des agents de l’Institut de Conseils et d’Appui Technique des régions de la Kara, Centrale et Savanes.
Des pratiques sécurisées pour une agriculture responsable à Kara
La formation a insisté sur un protocole de sécurité rigoureux, structuré autour de trois phases essentielles : avant, pendant et après l’utilisation des pesticides. Avant le traitement, l’accent est mis sur l’acquisition de produits homologués dans des magasins agréés par l’État. L’agriculteur doit impérativement porter une tenue de protection complète : combinaison à manches longues, chapeau, lunettes, masque à gaz, gants et bottes.
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La lecture attentive de l’étiquette pour respecter les doses et délais avant récolte est tout aussi indispensable. Pendant le traitement, les gestes dangereux sont à proscrire : ni boisson, ni nourriture, ni cigarette. Les pulvérisations doivent s’effectuer aux heures fraîches (6h à 9h et 16h à 18h) jamais sous un soleil de plomb.
Après le traitement, le matériel doit être lavé directement sur la parcelle, loin des points d’eau pour éviter toute pollution. Le retrait de l’équipement suit un ordre précis.
Pour M. Kpatcha Kadjalo, formateur au ministère chargé de l’Agriculture, ces règles sont vitales : « Il s’agit de renforcer les capacités des participants sur les mesures sécuritaires liées à l’utilisation rationnelle des pesticides.».
Des substances à haut risque
Prof. Diallo Aboudoulatif, toxicologue à la faculté des sciences de la santé de l’Université de Lomé, a livré un message sans détour :« Les pesticides sont des substances chimiques. Leur mauvaise manipulation peut entrainer des intoxications aiguës et des intoxications chroniques ». Il énumère les risques sanitaires majeurs : troubles cognitifs, infertilité, malformations congénitales, cancers, et dans certains cas, la mort.
L’expert insiste aussi sur la protection des familles, exhortant à ne jamais conserver les pesticides à la maison, encore moins dans des lieux comme la cuisine ou la chambre.
Un appel à la responsabilité collective
Le message délivré à Kara est clair : les pesticides peuvent sauver ou tuer. Entre de bonnes mains et dans de bonnes conditions, ils assurent des récoltes saines. Mal employés, ils deviennent des armes silencieuses.
L’appel des experts est un signal fort : former, sensibiliser et encadrer les acteurs du secteur agricole, est essentiel pour garantir la santé publique, la sécurité alimentaire et la préservation de l’environnement.
Plaki SIMLIWA
