Accueil SOCIÉTÉ Togo: Votre crédit bancaire peut devenir votre passeport pour la prison

Togo: Votre crédit bancaire peut devenir votre passeport pour la prison

677
0
Togo: Votre crédit bancaire peut devenir votre passeport pour la prison

Derrière la facilité apparente d’un crédit bancaire se cache une responsabilité juridique redoutable. Dans un contexte où l’accès au crédit se démocratise au Togo comme ailleurs, peu de citoyens savent réellement ce que la loi prévoit en cas de mauvaise utilisation des fonds empruntés. Et pourtant, l’article 430 du Code pénal est sans détour. Détourner un crédit, c’est risquer la prison.

Ce que beaucoup considèrent comme un simple écart d’usage peut en réalité être qualifié d’abus de confiance, un terme lourd de conséquences en droit pénal au Togo. L’article 430 du Code pénal togolais est formel sur la question. Toute personne qui, ayant obtenu un crédit d’un organisme financier, en fait un usage autre que celui déclaré, ou ne parvient pas à en justifier la destination, tombe sous le coup de la loi.

Un acte qui porte de lourdes conséquences au Togo

On ne parle pas ici de négligence administrative. On parle d’un acte réprimé par la justice, passible d’un à trois ans de prison ferme, et d’une amende allant de 1 à 3 millions de francs CFA. Et les choses peuvent empirer. Si certaines conditions aggravantes sont réunies, la peine peut grimper jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et cinq millions de francs d’amende. Une ligne de crédit peut donc se transformer en ligne de conduite vers la case prison.

Lire aussi: Togo: Mise en garde du ministre Yark Damehane

Il ne suffit pas d’avoir remboursé ou d’être en bonne foi. C’est l’usage du crédit qui est au cœur de la légalité. Un prêt sollicité pour créer une activité commerciale ne peut pas être réaffecté, même partiellement, à un projet personnel ou familial sans violer la loi. C’est là que bon nombre de citoyens tombent dans l’illégalité sans même s’en rendre compte. Une confusion parfois fatale.

Avec la multiplication des microfinances et l’émergence d’un secteur bancaire dynamique en Afrique de l’Ouest, les institutions financières sont de plus en plus attentives à la conformité des projets financés. Certains établissements vont jusqu’à mener des enquêtes post-décaissement. Et en cas de soupçon, le signalement peut être immédiat.

Il est donc impératif, avant toute demande de crédit, de bien définir ses objectifs et de les respecter scrupuleusement. Le recours à un expert-comptable ou à un conseiller juridique peut éviter bien des malentendus. Car face à la rigueur de l’article 430, l’ignorance n’est pas une excuse, et la négligence un délit.

Dans un monde où les opportunités de financement abondent, l’article 430 du Code pénal au Togo nous rappelle une chose essentielle. Chaque franc emprunté est juridiquement encadré. L’abus de confiance n’est pas un concept vague ou une menace abstraite, c’est une réalité juridique avec des conséquences très concrètes. Et vous, savez-vous vraiment ce que vous risquez en cas de déviation de votre crédit ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici