L’accès aux documents d’identité reste un défi pour de nombreuses femmes au Togo. Mais cette réalité est sur le point de changer. Une opération spéciale va permettre à 1000 femmes vulnérables d’obtenir un jugement supplétif tenant lieu d’acte de naissance.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes qui approche à grandes enjambées. C’est dans cette optique que le ministère de l’Action sociale, en collaboration avec l’Administration territoriale, lance une opération foraine d’enregistrement d’état civil. L’objectif est clair. Il s’agira d’offrir aux bénéficiaires un accès facilité aux services sociaux essentiels et leur garantir une reconnaissance administrative complète.
Finir avec le manque de documents d’identité au Togo
En tout, 200 femmes par région seront sélectionnées, notamment parmi les travailleuses du secteur informel et des groupements féminins. Ces bénéficiaires, souvent privées de documents officiels, pourront ainsi s’intégrer pleinement dans la société et revendiquer leurs droits avec plus de légitimité.
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Au Togo, malgré les textes garantissant ce droit, l’accès aux documents d’état civil reste complexe pour de nombreuses femmes. Selon Abidé Kpessi, directrice du Genre et des Droits des femmes, cette opération vise aussi à sensibiliser la population sur l’importance de l’enregistrement des naissances.
Ne pas avoir d’acte de naissance, c’est être invisible aux yeux de l’État. Il est donc impossible d’accéder à l’éducation, aux soins, à des aides publiques ou même de créer une activité économique formelle. Cette initiative constitue donc un levier puissant pour l’autonomisation féminine et l’inclusion sociale.
Un engagement en faveur de l’égalité des droits au Togo
Le choix du thème de la Journée internationale des droits des femmes cette année est « L’accès des femmes aux documents d’identité pour une meilleure participation au développement ». Il souligne l’importance de cet enjeu. Car sans identité légale, comment participer pleinement à la vie économique et sociale du pays ?
Cette initiative gouvernementale est un pas en avant, mais le combat ne doit pas s’arrêter là. La question de l’état civil touche des milliers d’autres femmes au Togo, et des actions durables sont nécessaires pour garantir un accès systématique aux documents d’identité pour toutes.
En attendant, ces 1000 jugements supplétifs représentent une victoire symbolique et concrète pour les femmes vulnérables. Une première étape vers une reconnaissance complète de leurs droits et de leur citoyenneté.
Charbel SOSSOUVI