La Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) a annoncé des interruptions temporaires de la fourniture d’électricité sur l’ensemble du territoire, du 5 février au 2 mars 2025. En cause, des travaux de maintenance sur le gazoduc ouest-africain, un maillon stratégique dans l’approvisionnement en gaz naturel des centrales thermiques du Togo, mais aussi du Bénin et du Ghana.
Si cette opération, planifiée à l’origine tous les cinq ans, a connu des reports successifs, elle est aujourd’hui incontournable pour garantir la sécurité et l’efficacité de cette infrastructure vitale.
Pourquoi ces coupures sont-elles inévitables selon la CEET ?
Le gazoduc ouest-africain (WAPG) joue un rôle incontournable dans la stabilité énergétique de plusieurs pays de la sous-région. Il assure l’acheminement du gaz naturel, essentiel au bon fonctionnement des centrales thermiques. Durant toute la période des travaux, cet acheminement sera suspendu, impactant directement la capacité de production d’électricité du Togo.
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Mais au-delà des désagréments temporaires, cette maintenance vise à préserver l’intégrité de l’infrastructure pour éviter des pannes majeures à l’avenir. Comme l’a précisé la CEET, il s’agit d’une intervention technique indispensable, longtemps différée, mais qui ne pouvait plus être repoussée.
Des mesures d’urgence pour limiter l’impact
Consciente des répercussions sur les ménages, les entreprises et les services essentiels, la CEET a pris plusieurs dispositions pour atténuer les perturbations :
-Recours aux combustibles liquides pour alimenter les centrales thermiques en l’absence de gaz naturel.
Importation d’électricité supplémentaire, avec une capacité maximale de 35 MW, pour compenser partiellement le déficit.
-Mise en service accélérée d’une nouvelle turbine de 25 MW, en cours d’installation sur le réseau WAPG.
Ces efforts visent à garantir une continuité minimale du service, même si des coupures ciblées ou des délestages temporaires restent probables.
Le Togo et le défi de la souveraineté énergétique
Cet épisode met en lumière un enjeu stratégique pour le Togo. Il s’agira de réduire sa dépendance aux importations énergétiques et diversifier ses sources d’approvisionnement. Le pays a intensifié ses investissements dans le secteur de l’énergie ces dernières années, notamment à travers :
-Le développement des énergies renouvelables, avec des projets solaires de grande envergure comme la centrale photovoltaïque de Blitta.
-L’amélioration des infrastructures électriques, pour renforcer la résilience du réseau face aux chocs externes.
-La promotion de l’efficacité énergétique, afin de maîtriser la demande croissante d’électricité.
En attendant, la CEET appelle la population à faire preuve de compréhension et de solidarité, tout en adoptant des gestes simples pour réduire la consommation d’électricité pendant cette période sensible.
Car au-delà de l’obscurité passagère, c’est la lumière d’un avenir énergétique plus sûr et plus stable qui se profile.
Charbel SOSSOUVI
